En France, 32.000 bénévoles se sont engagés dans la protection civile. Cette organisation reconnue d'utilité publique s'est constituée en réseau dans tous les départements. Le Bas-Rhin, à lui-seul, compte 540 bénévoles. Rencontre avec quelques personnes heureuses de se soucier des autres.
Il n'y a pas d'âge pour s'engager, pas de conditions préalables non plus. Et si Ramone a attendu d'être en retraite pour se consacrer au bénévolat, Lara, 24 ans et Nicolas, 35 ans, ont rejoint les rangs de la protection civile du Bas-Rhin dès qu'ils ont pu.
S'ils sont d'âges différents, les mêmes valeurs les rassemblent : le bénévolat, le travail d'équipe, le sens de l'autre, le besoin d'être utile. La devise de la protection civile résume cet engagement : aider, secourir, former.
Voici trois raisons de regarder "Valeurs et engagement", le dernier numéro de notre magazine Enquêtes de région dans le Grand Est, ci-dessus en replay.
Pour découvrir Ramone, 74 ans
Ramone étonne par son dynamisme et son rayonnement. À 74 ans, elle est très active dans l'antenne locale de la protection civile. Comment lui est venu l'idée de s'engager ? Elle le raconte avec humour : "on a pris notre retraite et pendant trois mois, ça a été super. On fait ce qu'on veut, quand on veut. Et puis un matin… Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? C'est comme ça que ça a commencé".
La voici donc, embarquée volontaire, dans la fourgonnette de l'association, direction la Robertsau, pour animer une séance de formation pour des jeunes gens. "Mon mari et moi, on a toujours aimé transmettre. On s'est dirigé vers la formation tout naturellement". Avec vigueur, elle enseigne les gestes des premiers secours, l'association de sécurité civile étant agréé par le ministère de l'Intérieur pour les transmettre au plus grand nombre.
Sa vitalité, son côté sociable, c'est son moteur. "Ce que j'adore, c'est le contact humain. Il faut que ça bouge avec toujours l'idée de servir à quelque chose." Utilité, humanisme, joie de vivre.
Pour rencontrer Nicolas, 35 ans
Nicolas a un métier. Il travaille dans une métallerie, menuiserie. Son patron accepte son engagement dans l'association et adapte son poste aux aléas des missions de son employé. "Des fois, on peut arriver en retard au travail ; ou si on a une mission, il faut demander l'autorisation au patron de prendre des congés exceptionnels ou sans solde pour me déplacer. " Un patron complaisant, la première condition.
Remplir sa vie, se rendre utile, une formule simple pour deux bénéfices. "Je voulais faire de l'interventio, du concret et j'ai retrouvé tout ça dans la protection civile. J'ai pas d'enfant, j'ai pas de femme, alors les soirées Netflix… Je préfère aller à des postes de secours, sécuriser des concerts, ou faire des simulations !" Utilité, sociabilité, partage.
Pour se réjouir avec Lara, 24 ans
Lara voulait être costumière de spectacle. Mais elle se sentait bien seule, derrière sa machine à coudre. Alors, elle a décidé de tenter autre chose. "
J'ai fait un service civique à la protection civile et j'ai pu collaborer avec le SAMU par exemple. Et c'est ça qui m'a donné l'envie de faire une école d'infirmier." Soigner les gens, sa vocation est trouvée, mais cela ne lui suffit pas. "Ce qui me plait beaucoup, c'est d'être en équipe et c'est ce qui me manquait avant."
Mais avant toute chose, c'est sa joie d'aider qui fait plaisir à voir. Depuis le poste de secours du Champ du feu, sur la motoneige brancard, elle resplendit. "Le secours à la personne et le bénévolat qu'on porte à la protection civile, c'est vraiment pour nous comme un loisir. On ne compte pas nos heures. On fait ça comme d'autres feraient une activité sportive, ou de loisirs. Nous, le bénévolat, c'est notre loisir de tous les jours.". Utilité, sens de l'autre, bonheur partagé.
Et ce n'est pas William, Romain, Amandine, Adèle ou Alexandre qui diront le contraire.