Ce mercredi 14 septembre, les cheminots du technicentre SNCF de Romilly-sur-Seine (Aube) ont obtenu réparation devant la Justice. Ils ont vu leur anxiété face au cancer lié à l'amiante et à la maladie, reconnue de manière officielle.
En 2016, les salariés du technicentre SNCF de Romilly-sur-Seine (Aube) s'étaient mobilisés largement. Six ans plus tard, leurs demandes ont été reconnues par la Justice. La 5e chambre du tribunal des Prud'hommes d'Amiens, a condamné la SNCF pour préjudice d'anxiété ce 14 septembre 2022. Elle devra verser entre 10 000 et 15 000 euros de dommages et intérêts à chaque salarié en fonction de leur temps d'exposition à l'amiante.
Pendant des années, ils ont été exposés à l'amiante dans le cadre de leur travail à l'image d'Alexandre Briquet. A l'époque, il témoignait de ses conditions de travail. "J'étais en contact avec de l'isoson, du goudron noir qui isole, quand c'est sec c'est friable et c'est bourré d'amiante, on était exposé, c'est volatile, tout le monde était exposé sans protection, on en prenait plein le nez".
Dès la première audience devant le Conseil des prudhommes de Troyes en 2017, la SNCF évoque la prescription pour plus de 80 % des dossiers des 72 salariés qui demandent réparation. Pour Pascal Peltier, le 14 novembre 2016, secrétaire CGT CHSCT, du technicentre SNCF, c'en était trop. "Que la SNCF se retranche vers l'irrecevabilité qu'elle a reconnue et la prescription, c'est léger de la part d'une telle entreprise".
Six années d'attente avant la reconnaissance
En 2017, la cour tranchait en faveur des ouvriers et avait condamné le transporteur ferroviaire à payer 60 000 euros de dommages et intérêts à chacun des salariés. Mais ce jugement sera vite infirmé par la cour d'appel de Reims, un an plus tard. C'est donc en cassation que l'affaire se termine. Le dossier est renvoyé finalement devant la 5e chambre prudhommale d'Amiens en 2022. Là encore, en avril, la SNCF plaide la prescription des faits.
Des arguments qui n'auront pas convaincu la justice. Ce 14 septembre, les cheminots de Romilly-sur-Seine voient donc enfin leur anxiété face au cancer et à la maladie reconnue. Six ans après le début de leur combat.