Coyali, l'application qui facilite l'usage du smartphone auprès des seniors

L'application Coyali, disponible depuis octobre 2022, a été développée par deux jeunes entrepreneurs originaires de l'Aube. Cet outil permet de simplifier le smartphone des personnes âgées, souvent en situation d'illectronisme.

En France, selon l'INSEE, 17% de la population se trouve en situation d'illectronisme, dont plus de 62 % sont âgées de 75 ans et plus. Cette incapacité à utiliser les appareils numériques et les outils informatiques peut être un vrai handicap au quotidien. Maxime Tajan, cofondateur de l'application Coyali, s'en est vite rendu compte lorsqu'il a été confronté personnellement à cette situation : "J'aidais ma grand-mère à utiliser son téléphone tous les week-ends, j'essayais de lui expliquer et de lui noter toutes les manipulations mais c'était encore trop compliqué pour elle". 

Dans son école d'ingénieur, l'Université de Technologie de Troyes, ses amis lui ont confié les mêmes difficultés avec leurs grands-parents. Ce constat général a été déterminant pour la création de Coyali. "Je n'ai pas trouvé d'outil adapté sur le marché, il n'y avait pas de solution, donc je me suis lancé", raconte l'autoentrepreneur.

"L'idée est de co-construire l'application avec les seniors"

Il s'est alors associé avec Pauline Beuchillot, ancienne étudiante en école de commerce. Mais avant de franchir le grand cap, ils ont conçu plusieurs prototypes et ont testé l'application au sein de résidences pour seniors : "Ils comprenaient mieux leurs téléphones, c'était plus clair. Les retours étaient positifs et ça nous a permis d'améliorer certaines choses, l'idée, c'est vraiment de co-construire l'application avec eux", s'enthousiasme Maxime Tajan.

En octobre 2022, l'application se lance. D'abord gratuite, elle devient payante après quelques mois, en proposant deux abonnements. Le premier disponible seulement sur Android permet de simplifier l'écran d'accueil, les différentes applications ou encore les boutons : " Tous les gestes complexes sont supprimés, il y a exclusivement des clics simples. Toutes les icônes des applications ont des sous-titres parce que derrière l’enveloppe, on ne sait pas forcément si ce sont des mails ou des SMS, l'engrenage qui représente les paramètres, ce n'est pas forcément instinctif", précise l'ingénieur de formation. "Pour décrocher, très souvent on doit "swiper", pour simplifier on a mis juste deux boutons : un rouge et un vert comme sur un téléphone fixe. On s'adapte aux réflexes de notre clientèle".

Le deuxième abonnement, intitulé "Compagnon", accessible sur IOS ou Android, permet aux proches du senior d'avoir accès à son téléphone et de le guider à distance oralement pour résoudre des erreurs d'usage ou lui expliquer comment utiliser son smartphone. "C'est pratique pour prendre un rendez-vous sur Doctolib pour sa grand-mère par exemple, ça évite de passer des heures au téléphone pour des choses simples".

Un partenariat avec les boutiques SFR

En un an, l'application a enregistré plus de 10 000 téléchargements. Boostés par leur succès, les deux jeunes entrepreneurs ont créé un partenariat avec le directeur de SFR Jettel depuis le début du mois de septembre. Cet outil est alors présenté dans les cinq boutiques du réseau : Troyes, Saint-Julien-les-Villas, Romilly-sur-Seine, Chaumont et Saint-Dizier. "Il y avait un réel intérêt à travailler avec eux parce qu'on pouvait apporter une réponse aux questions d'une grande partie de leur clientèle. À l'achat du téléphone, les opérateurs proposent notre service. Depuis plus de deux mois, nous avons beaucoup de personnes intéressées et des retours positifs".

Fin décembre, après quatre mois de phase d'expérimentation, les équipes vont ajuster des paramètres pour pérenniser le partenariat et en développer d'autres chez des opérateurs téléphoniques différents. "Grâce à notre application, de nombreux clients passent du téléphone à clapet au smartphone. Ils peuvent profiter intégralement des fonctionnalités : recevoir des photos de leurs enfants et petits-enfants sur Whatsapp ou faire des FaceTime".

L'entreprise, basée à Troyes, aimerait évoluer en embauchant plus de salariés, en cherchant des fonds, en multipliant le nombre de partenariats et en travaillant avec des caisses d’assurance retraite, des Ehpad et des résidences seniors. Des publics peu digitalisés, frustrés dans l’utilisation quotidienne de leur téléphone qui apprécieront sûrement cet outil utile.

L'actualité "Économie" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Grand Est
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité