Déconfinement : "c'était vraiment trop long", paroles d'enfants avant la reprise

Pour beaucoup le déconfinement est l'occasion de retrouver enfin amis et proches. Mais l'heure de la reprise n'a pas encore sonné pour tous les enfants. Certains sont impatients, d'autres un peu angoissés. De Haybes, dans les Ardennes, à Troyes en passant par Reims, ils nous racontent. 

À 10 ans et demi, Louna est une petite fille épanouie qui vit à Haybes dans les Ardennes et inscrite en classe de CM2 à l'école de Fumay-Centre. Mais les premiers jours du confinement ont été compliqués pour la petite fille dyslexique. "J'ai des difficultés, faut que j'attende maman pour faire mes devoirs. Et parfois, elle travaille, donc on les fait le soir quand elle rentre", explique t-elle. Alors, en attendant, Louna passe ses journées de confinée dans le jardin à poser parfois pour son père photographe.
 

Quand elle ne joue pas aux jeux vidéos de son grand-frère de 16 ans, elle discute avec ses copines. "J'appelle parfois ma copine par téléphone. Et je parle aussi avec ma voisine, même si on n'a pas le même âge, on s'entend bien", raconte Louna. Si comme beaucoup d'enfants la fillette a trouvé que le confinement "c'était vraiment trop long", elle n'est pas forcément pressée de ressortir et de retrouver les bancs de l'école.  

Un mètre de distance, c'est impossible! On ne pourra même pas jouer, ni trop parler, c'est compliqué. Et en plus, c'est pas sûr que ça soit mon prof. Et puis le coronavirus, ça fait peur, on peut encore l'attraper. Donc bof.
-Louna, élève de CM2 à Fumay (Ardennes)


Pour l'instant, la petite ardennaise de 10 ans ne sait pas quand elle reprendra les cours. A Fumay, le maire s'est opposé à la réouverture de l'école. Ses parents sont partagés entre la nécessité pour leur fille d'être mieux suivi avant de rentrer en 6 ème en septembre prochain et la crainte de la voir être contaminée par le covid 19 lors de cette reprise.

Une crainte que partage la maman d'Arthur en 4ème et Gaspard en CM1 qui ne remettra pas son fils en classe. "Je flippe un peu donc je vais le garder avec moi, même si je suis en télétravail de temps en temps. Et puis, les devoirs à distance se passent bien," explique leur mère, Emilie, habitante de Reims. Pour l'aîné, la question ne pose pas puisque les collèges resteront fermés. C'est dommage ? Non, pas pour Arthur et Gaspard qui ne se plaignent pas du confinement.

Pour nous, le déconfinement ça ne change rien. On est resté en contact avec nos amis. On se parle tous les jours et on s'envoie des vidéos, 
Arthur, élève de 4ème

 


Il est vrai que depuis le 14 mars, les deux frères semblent avoir trouvé leur rythme de vie entre les devoirs à la maison et leurs activités de détente. "On joue avec nos amis à Fortnite, un jeu vidéo en ligne. On lit des BD et on regarde des séries sur Netflix comme Flash", raconte le collégien. "On travaille aussi. On a fait un peu de cuisine avec maman et des sorties en trotinettes", ajoute le cadet.

A la question, êtes-vous pressés de retrouver le monde extérieur? Les deux frangins répondent: "Non, pas trop".  Avant que l'un des deux ne se ravise. "Bon je vais peut-être aller voir l'un de mes meilleurs potes", lâche Arthur. La seule raison qui pourrait les pousser à sortir de chez eux, c'est leur coupe de cheveux actuelle. "Un petit tour chez le coiffeur est devenu plus que nécessaire", conclut leur mère. 

A quelques rues de cette famille, il y en a un qui trépigne d'impatience à l'idée de retrouver ses camarades, c'est Samuel, neuf ans et demi. " Je reprends le 18 mai, c'est sûr ! J'ai trop envie de revoir mes copains, ma maîtresse et de sortir", s'exclame le garçon. Inscrit en CM1, il n'a pas parlé à son institutrice avec qui il communique par mail. Et puis surtout à son jeune âge, Samuel n'a pas de téléphone portable, il faut donc passer par les adultes. Problème, "maman n'a pas tous les numéros des parents tous mes copains de l'école", regrette t-il. Sauf ceux du club de basket. L'entraîneur a d'ailleurs tenu à garder le lien avec ses licenciés en les appelant régulièrement. "Et tous les vendredis, chacun doit envoyer une photo de son apéro sur le groupe WhatsApp qu'on a créé", raconte le jeune licencié au Reims Champagne Basket .
 

 


Samuel, fils unique, l'avoue lui même. Il ne s'est pas ennuyé pendant le confinement. Heureux d'avoir pu profiter de sa mère. "C'était pas facile tous les jours mais ça fait du bien de la voir aussi souvent. On a joué à des jeux de société et au basket dans le garage. On a fait des travaux dans ma chambre. Elle m'a appris à faire des tartes aux pommes. On s'est beaucoup rapproché", confie t-il. Malgré tout, le jeune garçon veut repartir à l'école dès le 18 mai même si ce n'est que pour un jour sur deux. Un enthousiasme qui a beaucoup surpris sa mère. Car cela fait des semaines que son "Sami" refuse de sortir même pour aller acheter le pain. 

C'est vrai, j'ai un peu peur de sortir de l'immeuble. Mais pour l'école je vais faire une exception,
Samuel, élève de CM1 à Reims


Louise aussi est pressée de reprendre le chemin de l'école mais ce n'est pas pour toute suite. La jeune fille de quatre et demi, scolarisée en moyenne section à Léger-près-de-Troyes n'est pas prioritaire. "Je voudrais voir ma maîtresse pour de vrai. Elle me manque et mes copines aussi". Son papa n'y verrait aucun problème. "Si il y a possibilité de la mettre à l'école, on la mettra", affirme t-il.

Le lien entre Louise et ses camarades de classe n'a pas été rompu. Une fois par semaine, la fillette participait à une classe virtuelle avec trois d'entre eux. Louise a plutôt bien vécu ses 55 jours de confinement dans sa maison avec jardin dans lequel son père a installé un parcours d'accrobranche.  "J'ai joué avec Hugo mon petit frère, j'ai nagé sur le dos dans la piscine et j'ai fais de la chariotte". C'est le petit le chariot accroché au vélo de ses parents.
 


Des journées bien chargées pour Louise qui veut retrouver ses amis, même si dehors, il y a le coronavirus. "Moi il ne me fait pas peur et en plus il commence à partir", dit-elle d'un ton assuré. Cette confiance s'explique peut-être par le fait que son papy et son parrain travaillent dans le milieu hospitalier. "Daddy c'est mon grand-père, il travaille à l'hôpital et il avait le droit d'être dehors car c'est pour soigner les gens". Très admirative, Louise voudrait être docteur quand elle sera plus grande. 
 

L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Grand Est
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité