En 2021, la société Promontval avait été pointée du doigt par l'association L214 qui avait dévoilé des images choquantes de pratiques dans un élevage de plus de 20 000 porcs à Ortillon. Un procès pour acte de cruauté et maltraitance dans un élevage se tenait à Troyes (Aube) ce lundi 9 septembre 2024.
Les images choquantes filmées dans un élevage de plus de 20 000 porcs à Ortillon (Aube) avaient déclenché un contrôle de la part de la préfecture en 2021. Ce lundi 9 septembre 2024, un procès pour acte de cruauté et maltraitance avait lieu devant le tribunal judiciaire de Troyes.
A-t-on encore le droit de tuer par claquage au sol des porcelets peu viables ? A-t-on encore le droit de leur meuler les dents ou de couper leur queue à vif ? Certaines pratiques très choquantes sont-elles néanmoins efficaces ?
Toutes ces questions ont été posées à l'audience ce lundi. Parmi les cinq prévenus cet après-midi, il y avait avant tout deux ouvriers, poursuivis par le parquet pour sévices graves et actes de cruauté. On leur reproche d'avoir porté des coups à des animaux ou jeté des porcelets dans un bac. Mais selon l'association L214, qui est la principale partie civile, ils ne sont pas les seuls responsables.
"La société se lave les mains des poursuites, exclusivement contre les salariés. Alors que les infractions massives proviennent de la société en elle-même, de ses gérants qui ont fait le choix de modèle d'élevage qui est en lui-même générateur de souffrances extrêmes pour les animaux, affirme Maître Hélène Thouy, avocate de L214, par ailleurs coprésidente du Parti animaliste. Si les éleveurs ont recours aux infractions qu'on est en train de discuter aujourd'hui, c'est d'abord parce que les conditions d'élevage sont tellement extrêmes pour les animaux qu'ils ont des comportements dits déviants, et que des mesures de mutilation sont prises."
Cinq mois avec sursis requis
Durant ces débats très techniques, les dirigeants ont reconnu qu'ils n'étaient pas au courant de l'arrêté de 2003 interdisant la castration à vif par déchirement des tissus, qu'ils pratiquaient. Mais de manière générale, ils ont défendu leur méthode dans un environnement difficile.
À l’issue de son réquisitoire, le procureur a demandé une peine de cinq mois de prison avec sursis à l'encontre les deux salariés de la SCEA Promontval. La décision doit être rendue le 12 novembre prochain.