Être choriste aux Nuits de Champagne à Troyes : "Le chant, c'est intime, une partie de soi qui se dévoile aux autres"

Edouard Hay et sa compagne, Hélène Percheminier, font partie du Grand Choral des Nuits de Champagne. Une expérience extraordinaire pour ces passionnés, qu'ils vivent en couple mais aussi en communion avec les 850 choristes qui chanteront les titres des Innocents, de Marc Lavoine ou Camelia Jordana.

Tous les jours depuis ce lundi 21 octobre, de 8h45 à 12h40 puis de 14h45 à 17h45, le Grand Choral des Nuits de Champagne répète d'arrache-pied. L'objectif : se mettre à l'unisson pour les deux représentations du vendredi 25 et du samedi 26 à Troyes. Et quand on est 850, cela demande énormément de travail. Hélène Percheminier, et son compagnon, Edouard Hay, vivent l'aventure à deux. Ou à trois, diraient certain, puisqu'Hélène est enceinte de 7 mois. C'est le premier bébé de ce couple passionné de musique. "C'est un exploit physique pour elle de s'investir autant dans l'aventure !", souligne avec fierté Edouard Hay. 

Car si la jeune femme de 32 ans, chef de chœur de métier, est une habituée du chant, le Grand Choral reste une expérience unique qui demande beaucoup de travail et d'énergie. Même chose pour Edouard, qui y participe pour la première fois. Lui qui joue du piano depuis son plus jeune âge, n'avait pas forcément l'habitude de chanter. Alors chanter en groupe le transporte littéralement dans un autre univers.  "Ce sont de grosses journées de travail. On se couche assez tard et on reprend tôt. Donc, c’est un sacré rythme, même si la présence du groupe est plutôt bénéfique. [...] Ce qui est difficile, c’est l’accumulation de ces trois journées intenses. Cela commence à se faire sentir physiquement, il y a pas mal de fatigue."

Des rencontres et de la bienveillance

Ce mercredi marque la dernière journée de répétition dans le gymnase qui les accueille à Troyes. Dès ce jeudi, les 850 choristes prendront leurs marques sur la scène de l'espace Argence qui accueillera les concerts. Puis très vite, viendront les représentations. "Je suis très impatient d’y être, poursuit Edouard Hay, et en même temps, j’ai aussi envie de profiter de ces derniers instants. Nous sommes au milieu de notre semaine, ça va venir très vite. J’appréhende aussi la redescente brutale le dimanche. Ce sera peut-être un petit peu difficile à vivre à ce moment-là".
 
 

Heureusement, il pourra compter sur sa compagne, sur les amis d'autres chorales qu'il connaissait déjà mais aussi sur les rencontres qu'il aura faites toute cette semaine pour vivre sereinement la fin de l'aventure. Il faut dire que si chaque choriste a appris et répété les chansons dans sa région d'origine dès le mois de juin, ils se découvrent pour la première fois moins de 5 jours avant la première représentation. Et pourtant, les liens se créent très vite. 

Il y a quelque chose comme une bienveillance, nous devenons très vite très solidaires. Quelque chose nous met tout de suite dans le même bain, dans le même bateau pour une semaine. C'est une expérience assez intense, tout en partage. C'est unique.
- Edouard Hay, choriste du Grand Choral  - 

L'excitation monte, l'émotion aussi

Cette intensité des voix qui s'unissent, les frissons qui parcourent le chœur, les artistes, le public pendant le chant, Edouard Hay et Hélène Percheminier en ont eu un aperçu lors de ces trois jours de répétition. "Ce n'est pas forcément facile pour moi, tout le temps, de terminer la chanson. Je sens parfois qu’il y a une espèce d’émotion qui monte, les yeux qui deviennent un peu humides aussi, d’entendre et de voir tous ces corps en mouvement, totalement investis dans le chant. Il y a des fois où je ne termine pas forcément la chanson parce que je suis envahi, submergé par cette émotion qui nous ramène aussi à nos vies en dehors de cet évènement".


Dans le répertoire de Marc Lavoine, Camelia Jordana ou des Innocents qui sera chanté lors des représentations, il est une chanson qui touche tout particulièrement Edouard Hay. C'est "Un homme extraordinaire". Une chanson de Jean-Pierre Nataf et Jean-Christophe Urbain qui le touche au plus profond, en tant qu'individu. D'ailleurs, pour le choriste, le chant relève du plus secret de l'être humain. 

Le chant, c’est quand même assez intime. C’est une partie de soi, une sorte de tabou peut-être, que l’on n'ose pas forcément dévoiler facilement. En tout cas pour moi, qui ne suis pas du tout choriste, qui n’ai jamais chanté dans des chorales, je découvre un petit peu cette ambiance et c’est vrai que ça porte. Ça porte énormément.
- Edouard Hay, choriste du Grand Choral -
 

Participer au Grand Choral des Nuits de Champagne, pour ce couple originaire de Seine-et-Marne, est donc bien une aventure humaine. Si cette expression peut parfois être galvaudée, utilisée pour tout et n'importe quoi, il semble qu'elle prenne tout son sens pour Edouard Hay et Hélène Percheminier. Ils garderont de leur expérience des émotions, des souvenirs, des regards et des voix échangées et mélangées, du travail et de la fatigue, mais une sorte de dépassement d'eux-mêmes aussi. Lorsqu'ils rentreront chez eux, ils nourriront encore leur amour du chant en s'occupant de leur propre chorale. Un spectacle est même prévu au mois de mai. D'ici là, leur bébé sera né. Une voix de plus.

 
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