Pour limiter le gaspillage textile, valoriser le "slow fashion", Angélique Bouillot a fondé " Upcycline". Sur son site de vente en ligne, elle ne propose que des pièces de plus de 25 ans d’âge. Elle entend défendre une mode écoresponsable
Angélique Bouillot est la présidente de la SAS, "Upcycline", qu’elle a créée avec deux associés. Ensemble, ils souhaitent créer une communauté de passionnés ayant le souci de défendre une mode éthique, qui limite le gaspillage textile. "Je souhaite valoriser la "slow fashion", dit Angélique Bouillot. "L’industrie textile est l’une des plus polluantes", ajoute-t-elle en dénonçant les importations d’Asie des grands groupes.
A Troyes, un des haut-lieux de l’industrie textile française, l’entrepreneuse s’est installée dans 50 mètres carrés, rue du Voyer. Après une vingtaine d’années passées dans l’industrie, à des postes de responsabilité dans la "supply chain", c'est à dire la chaîne d'approvisionnement, elle a concrétisé ce projet qu’elle portait depuis des années, et sur lequel elle a travaillé un an. Elle a constitué un réseau de professionnels du "vintage" sur lequel elle préfère rester discrète, pour dénicher les vêtements.
Ces vêtements avaient une qualité à la base, que ce soit par la coupe, le tissu, le "made in France".
Angélique Bouillot, fondatrice de "Upcycline.
L’ambition d’Angélique Bouillot est donc de constituer une communauté. Ainsi, elle va très prochainement accueillir sur "Upcycline" plusieurs créateurs de styles différents. L’idée est aussi de favoriser des rencontres autour des valeurs qui lui tiennent à coeur. Au mois de mars prochain, des ateliers seront ouverts aux épris de mode. "Je suis passionnée de couture, de vêtements et de création depuis l’âge de sept ans", déclare pour sa part la troyenne.
A la base, la qualité
Sur son site, Angélique Bouillot ne propose que des vêtements et accessoires, "au contrôle le plus strict", de plus de 25 ans d’âge. Un choix du "vintage" qui ne répond pas qu’à une tendance. "Ces vêtements avaient une qualité à la base, que ce soit par la coupe, le tissu, le "made in France", assure-t-elle. A partir de 10 euros, on peut donc dénicher des pièces de toutes sortes, écharpe, jupe, blouson, manteau...Ces vêtements qui ont vécu, sont reconditionnés, si nécessaire, ou font l’objet de recréation.
Quand les vêtements sont vraiment en bout de course, la fondatrice de "Upcycline", ne renonce pas à sa quête de valorisation. "Quand des tissus se désagrègent, qu’ils ont été, par exemple, rongés par des mites, on travaille avec des associations pour remettre ces textiles dans d’autres circuits. Une partie du tissu peut toujours fournir des fibres à réutiliser", indique Angélique Bouillot.
Boutique éphémère à venir
"Le concept de "Upcycline" plaît", assure la troyenne. Ce sont environ 150 clients qui se sont déjà inscrits sur son site de boutique en ligne, ouvert le 15 décembre 2021, des clients de tous âges. Elle a récemment ouvert un "pop- up store", c'est-à-dire une boutique éphémère, pendant deux heures. Ce concept, elle le reconduira, deux fois par an. "Et on va créer des évènements", garantit-elle.
Je suis passionnée de couture, de vêtements et de création, depuis l'âge de sept ans.
Angélique Bouillot, fondatrice de "Upcycline".
Les trois associés ont investi 40.000 euros dans cette nouvelle société. Ils sont accompagnés par un cabinet d’expertise comptable. D’ici l’été, ils pourront juger de la réussite de leur initiative.
En attendant, les commandes se multiplient. Si dans un premier temps, elles émanaient du bassin aubois, aujourd’hui elles arrivent de Paris et de grandes villes comme Bordeaux. Le vintage a une clientèle depuis quelques années. De quoi laisser espérer une prospérité certaine à "Upcycline".