Le projet d'incinérateur dans l'agglomération troyenne divise au sein même de la classe politique. La Chapelle Saint-Luc, où doit être installée l'usine, a voté contre. Pour le maire (LR) de Troyes et président de l'agglo, François Baroin, un moratoire est sans doute nécessaire.
Alors que la nouvelle enquête publique sur le projet d'incinérateur de déchets ménagers de la Chapelle Saint-Luc s'est achevée le 27 avril dernier, les communes de Troyes Champagne Métropole sont également invitées à s'exprimer. Un avis consultatif.
Seulement voilà, la ville qui doit accueillir cette usine, La Chapelle-Saint-Luc n'en veut pas, pas tout de suite en tout cas et pas dans ces conditions. Parmi les élus chapelains, 11 ont voté pour, 19 contre, dont le maire socialiste Olivier Girardin. Pour lui, "il est urgent d'attendre, il ne faut surtout pas se précipiter, le contexte a énormément changé, les sacs en plastique vont sans doute disparaître, on réfléchit à de nouveaux emballages écologiques. Ce projet est peut-être surdimensionné".
A Sainte-Savine, le conseil municipal a voté aussi largement contre. Pour le maire PS, Jean-Jacques Arnaud, "les études remontent à 8 ou 9 ans", "il faut tout remettre à plat", "revoir le dossier".
François Baroin, le maire (LR) de Troyes et président de l'agglomération préconise la mise en place d'un moratoire (voulu par le maire de la Chapelle-Saint-Luc). Suspendre le projet donc et se donner plus de temps, "les conditions ne semblent pas réunies de manière paisible pour installer ce type d'outil pour lequel un syndicat départemental a travaillé dans le temps, bien, avec professionnalisme".
On n'impose pas un projet à une commune qui ne le souhaite pas. Évidemment la décision de la Chapelle Saint-Luc crée une réflexion collective qui impose d'une certaine manière un choix de réflexion et qui nécessite probablement un moratoire
Ce vendredi soir, au conseil municipal de Troyes, les élus prendront, à leur tour, la parole.
Ce dossier controversé irrite déjà certains riverains et militants écologistes. L'usine d'incinération Valaubia, prévue près de l'usine Michelin, devrait voir le jour en 2020. Elle devrait traiter 60 000 tonnes d'ordures par an en chauffage et en électricité. On parle d'un projet à 70 millions d'euros.
Pour l'heure, les déchets ménagers non recyclés sont enfouis à Montreuil-sur-Barse ou à Saint-Aubin.