INFO FRANCE 3. Troyes : le promoteur renonce au projet de logements étudiants face à la fronde des riverains

A Troyes, 51 logements universitaires devaient voir le jour, rue Édouard-Vaillant. Face à la fronde des riverains, le promoteur décide d'arrêter le projet... et envisage même de se désengager de l'Estac.

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C'est une victoire pour les riverains de la rue Édouard-Vaillant et de ses alentours, mais bel et bien une défaite pour Desimo. Le promoteur, dont le siège social se situe à Troyes, souhaitait construire 51 logements universitaires au numéro 15 de la rue Édouard-Vaillant. Mais face à la mobilisation des riverains, il a décidé de renoncer. 

"Devant la polémique et l'atteinte à notre image, nous abandonnons le projet [...] et toutes opérations sur la ville de Troyes", indique à France 3 Sébastien Paris, président de Desimo, qui nous fait part de son mécontentement face à une "vindicte populaire" qui gagnerait "devant l'État de droit".

De plus, "étant vilipendés par les administrés de cette ville, nous réfléchissions à nous désengager de l'Estac, menace M. Paris, avant de nuancer : "Devant nos excellentes relations avec les élus et les dirigeants du club, notre décision n'est pas définitive."

Interrogé par France 3, Valéry Denis, adjoint au maire en charge de l'urbanisme, regrette le "manque de dialogue" entre le promoteur et les riverains, qui aurait pu permettre de "trouver un terrain d'entente."
 

"Un poumon vert en pleine ville"


Un mécontentement à la hauteur de la mobilisation des riverains ces derniers mois. Une association qui compte 61 membres s'est montée pour empêcher la construction de ces 51 logements sur une parcelle qui abrite notamment de vieux arbres fruitiers.  "Il est important de conserver un patrimoine, un poumon vert en pleine ville, et du coup de pouvoir conserver ces vergers. Cela fait partie de notre espace de vie", martèle Sébastien Coutoux, habitant du quartier.

La Ville de Troyes, après concertation avec les habitants, ambitionnait depuis fin 2019 de mettre en place une aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP), c'est-à-dire une protection pour ce terrain qui le rendrait inconstructible. Cette AVAP devait être mise en place en janvier. Mais après de multiples retards dus notamment au coronavirus, elle ne doit l'être qu'à la fin de l'année, soit après l'instruction du permis de construire.

Une "course contre la montre" rageante pour l'association de riverains. "Si l'AVAP était passée à temps, en début d'année, la parcelle serait protégée et la question ne se serait même pas posée", fustige Erika Marques, habitante.
 

Problèmes de stationnement et de circulation ?


Les riverains concèdent que "la ville de Troyes a besoin de constructions pour les étudiants", mais redoutent également d'autres problèmes causés par l'installation de ces logements. "Il y a déjà beaucoup de circulation, notamment aux entrées et aux sorties de l'école qui est juste à côté. Je me demande comment quelques dizaines de logements supplémentaires vont permettre une circulation fluide et une sécurité telles qu'on les a actuellement", affirme un riverain, dont la maison se situe juste en face du terrain. Un argument partagé par une voisine, qui évoque "des problèmes de stationnement" récurrents.

Après avoir finalement obtenu gain de cause, M. Coutoux "salue" la décision de Desimo. Mais les riverains restent sur leurs gardes : "On ne sait pas ce qu'il va y avoir à la place", lance l'une d'entre eux. De son côté, Desimo souhaite "poursuivre en justice l'association et ses représentants pour atteinte à [l'image de l'entreprise] et perte de chance économique".
 
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