Le parquet a fait appel de la libération conditionnelle accordée jeudi à Patrick Henry, condamné en 1977 à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d'un enfant de sept ans, a annoncé la procureure de la République de Melun, Béatrice Angelelli.
"Depuis le départ de cette procédure, nous étions opposés à cette demande", a déclaré Mme Angelelli, pour qui "le projet d'accompagnement n'est pas assez encadrant".
L'appel est suspensif et "la cour d'appel a deux mois pour statuer", a-t-elle ajouté. Le détenu ne sera donc pas libéré tant que l'appel ne sera pas statué.
Le tribunal d'application des peines a accordé au détenu de 62 ans, dont près de 40 années en prison, d'entamer dès janvier, avec une première permission de sortie, le parcours de probation qui doit le mener à la liberté conditionnelle en août 2017. Dans les heures qui ont suivi, le parquet de Melun, dont dépend la prison où Patrick Henry est incarcéré, a fait appel, suspendant toute remise en liberté. "La cour d'appel a deux mois pour statuer" sur cet appel, a affirmé la procureure Béatrice Angelelli. "Depuis le départ de cette procédure, nous étions opposés à cette demande", a-t-elle justifié, considérant que "le projet d'accompagnement n'est pas assez encadrant". Les juges "ont reconnu l'évolution très positive de Patrick Henry,
qui a bien réfléchi sur l'échec de sa première réinsertion", avait pour sa part estimé son avocate Me Carine Delaby-Faure, avant que le parquet ne fasse connaître son appel. Elle avait salué une "décision très humaine, qui prévoit un accompagnement fort et très progressif, sur 16 mois", de son client.
Le tribunal d'application des peines autorisait, Patrick Henry, actuellement incarcéré au centre de détention de Melun, à effectuer plusieurs permissions de sortie de janvier à mars 2016. Il prévoyait ensuite un régime de semi-liberté dans un centre situé à Lille du 4 avril au 4 octobre, avant une période de huit mois avec le port d'un bracelet électronique.
Cette décision de mise en liberté conditionnelle faisait suite à une audience du 8 décembre devant le tribunal d'application des peines. Le parquet s'était prononcé contre cette demande de libération, formulée après le rejet d'un recours en grâce présidentielle en juillet 2014.
Voir notre reportage diffusé dans le JT 19/20 de ce jeudi 7 janvier 2015