Patrick Henry a été condamné en 1977 à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d'un enfant près de Troyes en janvier 1976. La justice tranchait ce jeudi sur une nouvelle demande de liberté conditionnelle, après le rejet en 2014 d'un recours en grâce présidentielle.
Patrick Henry, condamné en 1977 à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d'un enfant, a obtenu ce jeudi 07 janvier 2016 sa remise en liberté conditionnelle, a annoncé la procureure de Melun, qui réfléchit à un éventuel appel. "Le bénéfice de la libération conditionnelle est accordé, mais sous réserve de l'exécution d'une période de probation" prévue jusqu'au 4 août 2017, a déclaré Béatrice Angelelli, procureur de la République de Melun. Elle a indiqué qu'elle entendait prendre une décision sur un éventuel appel "dans les prochaines heures".
Le tribunal d'application des peines a accordé au détenu de 62 ans, dont près de 40 années en prison, d'entamer dès janvier, avec une première permission de sortie, le parcours de probation qui doit le mener à la liberté conditionnelle en août 2017. Béatrice Angelelli, procureure de la République de Melun, en banlieue parisienne, a indiqué qu'elle entendait prendre une décision sur un éventuel appel "dans les prochaines heures".
Le parquet a 24 heures pour faire appel. Sauf opposition du parquet, Patrick Henry, actuellement incarcéré au centre de détention de Melun, devra effectuer correctement plusieurs permissions de sortie de janvier à mars 2016. Puis il lui faudra observer un régime de semi-liberté dans un centre situé à Lille du 4 avril au 4 octobre, avant de respecter pendant huit mois les obligations du port d'un bracelet électronique.
Cette décision de mise en liberté conditionnelle fait suite à une audience du 8 décembre devant le tribunal d'application des peines. Le parquet s'était prononcé contre cette demande de libération, formulée après le rejet d'un recours en grâce présidentielle en juillet 2014. "Il a payé sa dette auprès de la société. A 62 ans, il a hâte de finir sa vie en homme libre, après avoir passé toute sa vie derrière les barreaux", avait déclaré mercredi son avocate lilloise, Me Carine Delaby-Faure.
Peine de mort évitée de justesse
Patrick Henry, condamné à la réclusion à perpétuité en 1977 pour le meurtre de Philippe Bertrand, un enfant de sept ans, était devenu un symbole de la lutte pour l'abolition de la peine de mort. Il y avait échappé de justesse grâce notamment à la plaidoirie de son avocat Robert Badinter. Considéré comme un détenu modèle, il avait obtenu sa mise en liberté conditionnelle après 25 ans de prison et était sorti en mai 2001 sous les feux des médias. Devenu informaticien, il avait en 2002 publié un livre, "Avez-vous à le regretter?" dont la presse s'était fait l'écho et qui lui avait permis de gagner environ 100.000 euros.Devenu un symbole de la réinsertion, il avait cassé cette image par un vol à l'étalage en juin 2002. Et son arrestation en Espagne en octobre de la même année, en possession de près de 10 kg de cannabis, l'avait ramené en prison. Il avait été extradé en France en avril 2003, et sa liberté conditionnelle avait ensuite été révoquée. Il était condamné la même année par le tribunal correctionnel de Caen à quatre ans d'emprisonnement et 20.000 euros d'amende, décision confirmée par la cour d'appel de cette ville.
Depuis 2002, cinq demandes de libération conditionnelle de Patrick Henry avaient été acceptées dans un premier temps puis rejetées après appel du parquet, selon Me Carine Delaby-Faure.
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Voir notre reportage diffusé dans le JT 19/20 de ce jeudi 7 janvier 2016
Patrick Henry avait obtenu sa mise en liberté conditionnelle en mai 2001 après 25 ans de prison. Sorti sous le feu des médias, l'homme était resté discret un an avant d'enchaîner les faux pas avec en juin 2002 un vol à l'étalage, pour lequel il a été condamné à une amende de 2.000 euros, puis dans la nuit du 5 au 6 octobre 2002 son interpellation près de Valence (Espagne) en possession de 10 kg de cannabis.
Sa liberté conditionnelle avait ensuite été révoquée. En 2003, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Caen à quatre ans d'emprisonnement et 20.000 euros d'amende, décision confirmée par la cour d'appel de cette ville. Selon son avocate, "il a payé cher sa petite rechute" et "il est temps qu'il sorte". Depuis 2002, cinq demandes de libération conditionnelle de son client ont été acceptées dans un premier temps par le tribunal de l'application des peines, puis rejetées après appel du parquet, selon l'avocate