Magasin Alinéa près de Troyes : dernier jour d'ouverture, de la "rancœur" et l'envie de tourner la page

L'enseigne d'ameublement Alinéa, installée dans l'Aube  à Saint-Parres-aux-Tertres, depuis 2014, a fermé ses portes ce 12 septembre. Une page se tourne pour les 40 salariés du magasin.

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Dans le magasin Alinéa de Saint-Parres-aux-Tertres, ce samedi 12 septembre, les clients se pressent encore. C'est un jour particulier pour l'enseigne d'ameublement : installée depuis 2014, elle ferme ses portes ce samedi, comme 16 autres en France, après la décision du Tribunal de commerce de Marseille le 31 août dernier.

"J'ai vu sur internet que c'était la fermeture. Je voulais venir une dernière fois. C'est une enseigne de plus qui ferme", lance une cliente. Cette habituée des lieux a un lien particulier avec cette enseigne d'ameublement : "Quand j'ai pris mon premier appartement, j'ai tout acheté ici. Tous mes meubles viennent d'ici. Quand j'ai besoin de remplacer quelque chose, que je casse une assiette, je viens ici. Mais désormais, ce ne sera plus possible."
 

"On est une famille"

Une enseigne qui ferme, et 900 personnes qui se retrouvent sans travail, dont 40 sur le site de Saint-Parres-aux-Tertres. "Je peux comprendre le mal-être des gens qui travaillent ici", confesse une autre cliente du magasin, qui a elle-même connu un licenciement récemment, dans le secteur de la boulangerie. "De mon côté, j'aimerais me diriger vers autre chose que le commerce", lance-t-elle, en évoquant la concurrence d'internet pour les petits commerçants.

Beaucoup des salariés n'ont pas souhaité s'exprimer, sans doute par envie de tourner la page de plusieurs semaines de combat. Antoine Guyot, vendeur au rayon luminaires, a connu le magasin à son ouverture, il y a six ans. "Aujourd'hui, entre 60 % et 70 % du personnel qui est là l'étaient dès le début. On est une famille, même si ça fait cliché de dire ça. On est une famille", répète-t-il.
 


"On a un peu de rancœur"

Depuis ces derniers jours, alors que cette échéance inéluctable arrive à grand pas, l'ambiance était particulière. "Cela fait deux ou trois semaines qu'on a bien relâché. On sert les clients, évidemment, mais c'est sûr qu'on ne va pas faire plus que ce qu'on nous demande." Le personnel peut se réjouir d'avoir obtenu des indemnités supra-légales, c'est-à-dire au-delà du minimum prévu par la loi.
 

Pour autant, ils gardent un goût amer de la manière dont les événements se sont produits. "Les salariés ne sont pas si contents que ça de la tournure que ça a pris. C'est allé plus vite que ce qu'on pensait. On a un peu de rancœur contre le PDG puisqu'on avait l'impression qu'il nous laissait de côté. Vu qu'on est vraiment à la fin, tout le monde veut que ça se finisse."
 

Un avenir incertain

Pour les salariés, l'avenir est encore flou. "Ils nous ont proposé des reclassements, mais, sur l'Aube il n'y a pas un seul poste", lance-t-il. Alors ils essaient tant bien que mal de trouver un poste ailleurs. Certaines entreprises alentour auraient déjà démarché les salariés. Et "dès que ma directrice voit des offres d'emploi sur l'agglomération, elle nous en fait part", affirme Antoine Guyot.

Une chose est sûre : les locaux de 6 000 m² ne resteront pas vides longtemps. "On se dit qu'un bâtiment comme ça, dans une zone comme celle-là, ne restera pas désert. C'est censé être la locomotive de la zone. S'il n'y a rien ici, la zone aura du mal à s'en remettre", conclut-il.

 
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