Une centaine de policiers ont manifesté ce mardi 16 juin à Troyes entre l'hôtel de police et la préfecture de l'Aube. Ils dénoncent un lâchage de la part de l'Etat et refusent de jouer le rôle de bouc émissaire.
A l'appel de l'intersyndicale, une centaine de policiers ont manifesté ce mardi 16 juin en début d'après-midi à Troyes. Ils dénoncent un lâchage de l'Etat et s'insurgent contre les mises en cause dont leur profession fait l'objet suite au décès de George Floyd, mort des suites de violence policière aux Etats-Unis, à Minneapolis, le 25 mai dernier.
"Il faut arrêter de nous jeter en pâture pour acheter la paix sociale"
Parmi les manifestants, le brigadier-chef, Eric Henrion, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale dans l'Aube. Il est entré dans la police, il y a vingt ans pour protéger, aujourd'hui, il exprime son ras-le-bol. " Cela suffit! Tous les jours, il y a des violences contre les policiers, et d'ailleurs, il n'y a pas que la police qui est prise pour cible. C'est vrai qu'il peut y avoir des dérives, mais il faut arrêter de nous jeter en pâture pour acheter la paix sociale. La clé d'étranglement (technique d'interpellation dont le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner avait d'abord demandé l'arrêt immédiat avant de la maintenir jusqu'à son remplacement à venir ndlr) existe depuis des années, sans accident.
Actuellement, on fait l'amalgame avec ce qui s'est passé aux Etats-Unis. On n'est pas dans le même contexte. Il faudra nous expliquer comment on fait pour interpeller un individu. On a des besoins en effectifs, en matériels en état de marche..."
Unité FO, UNSA Police et les policiers municipaux sont au côté d'Alliance Police Nationale pour cette manifestation. Après avoir quitté l'hôtel de police, le cortège s'est déplacé jusque devant les grilles de la préfecture de l'Aube où les policiers ont accroché brassards, menottes et casques pour exprimer leur mécontentement.
Ce mardi 16 juin, la manifestation a duré environ une heure mais les policiers n'entendent pas en rester là. "On n'a pas été convaincu par le soutien du président de la République, dimanche. On lui a adressé un courrier. On veut être reçu et qu'il nous montre son soutien. On attend un message fort, conclut Eric Henrion.