Les gilets jaunes les plus déterminés de Saint-André-les-Vergers dans l'Aube sont toujours sur le pont dans l'attente des annonces d'Emmanuel Macron, qui devrait s'exprimer ce lundi 10 décembre à 20 heures. Ils n'ont pas quitté le rond-point depuis le 17 novembre.
Ils sont retraités de la bonneterie, agents techniques en crèche ou salariés de l'agroalimentaire... Sans filtrer le passage ce lundi 10 décembre au matin, des gilets jaunes aubois entament leur 4e semaine de présence sur le rond-point très passager de Saint-André-les-Vergers. Des tentes sont plantées, de la nourriture apportée régulièrement. La plupart ne passe pas ses journées sur le rond-point. Certains comme Mehdi jonglent avec leurs horaires de travail, mais vient dès qu'il le peut : il tient toujours à marquer son mécontentement, tout en espérant des annonces décisives ce soir.
"Si les mesures annoncées ce soir ne sont pas actives tout de suite concernant le pouvoir d'achat, ce week-end, la France brûle, annonce-t-il. Les gens sont dehors, il nous a mis dehors, et il pense qu'avec deux-trois papillottes on va rentrer chez nous, et bien... Monsieur Macron, il se trompe".
Si Mehdi attend encore quelque chose des annonces du président de la République, d'autres ne voient qu'une seule issue à leur mobilisation : le départ d'Emmanuel Macron. Pour la plupart, ces gilets jaunes souffrent d'un manque de reconnaissance des politiques dans leur ensemble. "Nous n'avons vu aucun conseiller municipal, raconte Gérard. Aucun, maire, aucun des trois députés, aucun des deux sénateurs. Ils pourraient venir rencontrer le peuple, venir nous rencontrer sur le rond-point".
Pour autant, les gilets jaunes de Saint-André-les-Vergers ne mettent pas beaucoup d'espoir dans les annonces du Président : ce lundi dans l'après-midi, un menuisier devaient venir installer un cabanon sur le rond-point. Preuve que ces gilets jaunes aubois veulent, encore et toujours, inscrire leur mouvement dans le temps.