Un jeune a été blessé à l’arme blanche à Troyes dans le quartier des Chartreux mercredi au cours d’une confrontation entre deux communautés qui n’avaient pas la même vision du trafic de stupéfiants. Un fait divers de trop pour le maire de Troyes qui dénonce une banalisation de la violence et notamment des coups de feu ces derniers mois.
La conférence de presse a été décidée en quelques heures par le maire de Troyes François Baroin et son adjoint à la sécurité Bruno Baudoux pour répondre à une certaine urgence. Un jeune a été blessé à l’arme blanche à Troyes dans le quartier des Chartreux mercredi au cours d’une confrontation entre deux communautés.
"Il y a une banalisation des coups de feu en France, et également de leur usage à Troyes. Il y en a eu 8 ces dernières semaines dans notre ville," déplore François Baroin. On dénombre 800 interventions de police dans le quartier depuis le début de l’année et plusieurs incendies aux origines inconnues. "Je ne peux pas l’accepter, ni laisser la population avec le sentiment qu’elle est seule, affirme François Baroin. On essaie d’organiser une stratégie déterminée en lien avec la Préfète et le procureur de la république" ajoute-t-il.
Création de la brigade Inter bailleurs de la sécurité
La municipalité va lancer le 3 juillet, une brigade Inter Bailleurs de sécurité avec l’objectif de voir ce qui se passe dans les immeubles, de la cave au grenier. Ils seront 2 patrouilles de 2 agents qui circuleront de 18 heures à minuit dans les différents quartiers en lien avec la police nationale.
La ville veut également accentuer la surveillance dans les transports en commun. "Il y aura autorisation pour cette brigade, de vérifier la présence de stupéfiants dans les bus de la TCAT," explique François Baroin. Elle envisage également d’augmenter les effectifs de sa police municipale. Actuellement elle dispose de 48 agents, et vise la soixantaine à la fin du mandat.
La situation s’est dégradée ces derniers mois
Après avoir précisé que les Chartreux ne sont pas une zone de non droit - les Associations et les élus peuvent y entrer sans souci - François Baroin évoque "la présence d’une nouvelle population qui vient de l’extérieur, en l’occurrence de Guyane, plus violente et active dans le trafic de stupéfiants." Le maire affirme que "la situation s’est dégradée ces derniers mois."
Le même type de situation avait été observée aux Sénardes, un autre quartier de Troyes. "Mais la mise en place d’un groupement local de traitement de la délinquance a permis, selon le maire de Troyes, d’arrêter des malfrats, de gros bonnets qui ont été jugés, incarcérés, éloignés et interdits du territoire."
Mais toujours selon François Baroin : "il est possible qu’une partie du trafic se soit déplacé vers les Chartreux. (et peut être également au quartier du Point du Jour)
Ecrire au ministre de la justice
"Les outils juridiques existent, la détermination est là, lance François Baroin. La coordination est d’autant plus nécessaire que ce trafic s’attaque maintenant à des mineurs de 8,9 ou 10 ans pour obtenir des guetteurs dans les halls."
En lien avec Bruno Baudoux, son adjoint à la sécurité, l’édile a listé tous les autres leviers que la mairie souhaite actionner. "Je vais écrire au ministre de l’intérieur pour lui demander l’appui d’une compagnie de CRS. Je vais également écrire à Éric Dupont-Moretti, le ministre de la justice pour lui demander des parquetiers car il en manque un tiers actuellement au tribunal de Troyes."
Le maire de Troyes estime indispensable "d’anticiper les problèmes que l’on pourrait avoir au moment des Jeux olympiques l’an prochain parce qu’il va y avoir tellement de policiers et d’organisation de protection pour Paris, que toutes les forces nationales vont y être concentrées. Tous ceux qui veulent commettre des infractions vont se retrouver à l’extérieur, et comme Troyes n’est pas loin de Paris…"