A l’approche des fêtes de fin d’année, L214 se mobilise contre le foie gras. L’association de défense animale a organisé une action de sensibilisation à Troyes ce samedi 14 décembre. Le but : présenter des alternatives végétariennes de ce produit aux passants.
Soupeser un sac rouge, lourd de 14 kg. C’est un drôle de jeu, proposé par L214, et auquel se sont livrés plusieurs passants de la rue Emile Zola à Troyes. Ces 14 kg représentaient en fait l’équivalent, pour un humain, de ce que doivent ingurgiter chaque jour les oies et canards destinés à la production de foie gras. L’association de lutte pour le bien-être animal était présente, à quelques jours des fêtes, pour échanger avec les badauds autour de ce sujet. Une problématique qui n’a pas été choisie par hasard. L214 a récemment diffusé une enquête sur son site internet, au sein d’une exploitation qui produit du foie gras.
Une alternative : le « faux gras »
L’idée, au-delà de faire réagir et d’alerter, était aussi de montrer qu’il existe des alternatives au foie gras. « La réussite de notre Noël ne dépend pas de quelques toasts. Nous voulons inciter les gens à adopter une attitude plus responsable et respectueuse des êtres vivants. Et montrer que l’on peut faire autrement », explique Vincent Amar-Senger co-référent L214 à Troyes.Une dégustation de « faux gras » était donc proposée, une sorte de terrine entièrement végétale et fabriquée à base de purée de marrons et de noix de cajou. « En sachant qu’on ne fait souffrir aucun animal, le plaisir est décuplé. C’est aussi fin que du pâté de foie de volaille », note Claude, Troyen curieux, venu goûter ce produit vegan.
Autour du stand, beaucoup de convaincus, mais aussi quelques sceptiques face aux bénévoles de l’association. Plusieurs agriculteurs aubois étaient venus exprès, cet après-midi-là, pour discuter et pour appeler les militants et les passants à ne pas généraliser. « Pour nous, le foie gras c’est le terroir français. Ils essaient de choquer avec des images et des chiffres chocs, mais les gens doivent se rendre compte que c’est le fait de quelques endroits seulement », argumente Corentin Bonnevie, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs du département. « Nous n’avons rien à cacher et on se bat pour continuer à faire vivre la production française ».
La France est le premier producteur mondial de foie gras, et plus de 6 français sur 10 disent en consommer pendant les fêtes.