Troyes : le quartier de la gare métamorphosé par un projet immobilier à l'horizon 2023

Les travaux devraient être achevés au deuxième trimestre 2023. Autour de la gare de Troyes, un complexe immobilier va sortir de terre, avec un hôtel quatre étoiles, une résidence pour seniors, une résidence destinée aux étudiants, des commerces et un parking. Soit une surface de 14.300 m2.

L'ensemble urbain, lancé par Vinci Immobilier, est présenté comme devant redynamiser le quartier de la gare de Troyes. Force est de constater, qu'il est d'importance. Sur sept étages, un hôtel, quatre étoiles, proposera 102 chambres tandis qu'une résidence de 109 logements, destinée à des seniors autonomes ou semi-autonomes offrira notamment piscine intérieure chauffée, jardin, espace de remise en forme.

Les jeunes n'ont pas été oubliés, puisque 140 chambres, avec espace de "coworking", sont prévues. Si l'on y ajoute 500 mètres carrés de commerces, et un parking de 50 places, on comprend que ce projet va transformer  ce quartier de Troyes, à l'intersection du boulevard Carnot, de l'avenue du Maréchal Joffre et de la rue du Ravelin. Un projet qui suscite un intérêt bien réel, puisqu'il est déjà commercialisé à 85%. Toutefois, il s'accompagne de l'inquiétude de certains professionnnels.
 


Vers une saturation hôtelière ?

Thierry Galy est vice-président de l'UMIH, l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie, dans le département de l'Aube. L'ouverture annoncée d'un nouveau quatre étoiles, le préoccupe. "Dans l'agglomération troyenne", explique-t-il, "on dispose déjà de 31 hôtels, dont quatre établissements quatre étoiles, et un cinq étoiles. Un hôtel, quatre ou cinq étoiles, "La licorne", devrait ouvrir prochainement sur les quais de Seine. C'est déjà beaucoup. A un moment, on va arriver à une certaine saturation".

Précisant qu'avec un millier de chambres, Troyes figure parmi les villes offrant le plus de chambres d'hôtels par habitant, le vice-président de l'UMIH, pense qu'à l'heure actuelle, le parc hôtelier y est suffisant. "Bien sûr, il y a le centre des congrès, mais malheureusement, Troyes n'attire pas forcément les congrès, haut de gamme. Sur l'agglomération, on frôle la saturation".

Un constat qui survient au moment, où le redémarrage de l'activité hôtelière se fait, en douceur."En fait, ça ne redémarre pas. Les touristes vont dans des chambres d'hôtes ou des Airbnb. Certains ne peuvent pas se relever".


Troyes intéresse les investisseurs

Valéry Denis est adjoint au maire de Troyes, en charge de l'urbanisme. "Demandez aux touristes qui viennent à Troyes, en juillet, août et même septembre, s'il y a assez de chambres d'hôtels, surtout dans le positionnement haut de gamme. La vérité, c'est que l'offre n'est pas suffisante. D'autre part, le centre des congrès de l'Aube connaît un grand succès. On n'est pas à saturation.

Il y bien longtemps que la ville de Troyes préparait cette opération. Elle correspondait à la nécessité de créer un pôle multimodal, en plus du réseau des transports urbains avec une vélo station. S'y ajoutait la volonté de "retravailler" une entrée de ville, de l'agglomération et même du département. Enfin, l'extension de la requalification urbaine des espaces publics était à l'ordre du jour."

La restructuration de ce quartier, est l'une des opérations les plus importantes, en quantité, de ces dix, vingt dernières années. Depuis deux ans, la ville suscite un intérêt auprès de gros investisseurs nationaux.

Valéry Denis, adjoint au maire de Troyes, en charge de l'urbanisme.


"Quand on a commencé à bouger", raconte Valéry Denis," plusieurs investisseurs se sont manifestés. L'investissement public de 12 millions d'euros, auxquels il faut ajouter cinq millions pour un parking (autre que celui du projet de Vinci Immobilier) a suscité  celui du privé. Aujourd'hui, ils partent d'une page blanche".


Une restructuration du quartier encore plus large

Si pour le projet de Vinci Immobilier, les travaux de déconstruction ont débuté, à l'autre extrémité de ce secteur, une deuxième opération est déjà bien avancée. Il s'agit de "L'once Troy", réalisé par Citanium, un promoteur immobilier de Reims. Deux immeubles sont sortis de terre, et offrent 11.400 mètres carrés et un troisième bâtiment est à venir. Ils ont déjà chacun leur nom : Chrome, Platine et Titane.

"Troyes intéresse", souligne Valéry Denis," et pas seulement dans le secteur sauvegardé, avec la loi Malraux. Il y a un intérêt certain pour le territoire, notamment dans la période post-Covid. Avec le développement du travail, les Franciliens s'intéressent à Troyes, à une heure, une heure trente de Paris qui représente 30% de la richesse nationale.

"La restructuration de ce quartier est l'une des opérations les plus importantes, en quantité, de ces dix, vingt dernières années. Depuis deux ans, la ville suscite un intérêt auprès de gros investisseurs nationaux". A noter que dans la cité auboise, outre la demande étudiante, six à sept projets de résidences pour séniors sont identifiés. "Une grosse dynamique est là !" se réjouit l'adjoint au maire.
 


Du travail pour les entreprises locales

Philippe Clément est directeur territorial "Champagne-Picardie", chez Vinci Immobilier. "On travaille toujours avec le tissu local", déclare-t-il. "C'est une de nos marques de fabrique. Généralement, peu de grands groupes interviennent. On privilégie les PME, à une centaine de kilomètres autour du chantier. Sur ce projet, une bonne vingtaine d'entreprises, principalement auboises, devraient intervenir. A certains moments, il y aura cinquante à soixante personnes, sur le site. Cette opération, à 30 millions d'euros, est un chantier important, le plus gros en Champagne. On a mis beaucoup de moyens, pour que ça se passe bien".

Les travaux de déconstruction ont commencé par le curage. Il est en cours, et a été confié, en raison de sa technicité particulière, à une entreprise spécialisée, de Strasbourg, "Lingenheld". Il s'agit de vider les bâtiments, de démonter tout ce qui peut être recyclé. D'ici quelques semaines, viendra le temps du désamiantage, avant la démolition, jusqu'à fin octobre. La construction, proprement dite commencera en novembre.

"C'est un chantier délicat par sa taille et sa situation sur un site urbain dense, mais il n'y a pas de problème technique, au niveau du sous-sol. C'est la résidence étudiante qui sera livrée, en premier, en juin 2023", indique Philippe Clément.

Pas question, en effet de ne pas être prêt pour la rentrée universitaire. L'hôtel et la résidence pour séniors suivront. A ce moment, alors, le quartier de la gare ne sera plus tout à fait comme avant.

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