Des cartes Pokemon, des vieux ordinateurs…Plusieurs centaines d’objets estampillés “geek” ont été mis aux enchères à l’Hôtel des ventes de Troyes. Le montant total de cette opération est plutôt flatteur : 96 000 €
Vous avez peut-être des trésors qui dorment chez vous, comme la collection de cartes Pokemon que votre petit dernier a remisée dans le grenier. Surfant sur l’engouement autour de la “culture geek” (dessins animés japonais de préférence, jeux vidéo, etc.), la maison Boisseau-Pomez a organisé le mercredi 30 octobre, à Troyes (Aube), une grande vente où 970 lots étaient proposés aux collectionneurs et autres passionnés. Au moment de faire le bilan, après les centaines de coups de marteau, le montant de cette vente laisse admiratif : 96 000 € pour les vendeurs.
La folie Pokemon
Parmi les “pépites”, une rare carte Pokemon (en français) à l'effigie de la créature dénommée “Lugia” a été adjugé 2 000 €, bien loin de son estimation (entre 150 et 200 €). Une autre carte Pokemon a réalisé un beau score, s'échangeant contre 1 000 €. Là aussi, "Hyporoi" fait mieux que son estimation, fixée à 100 €. Un peu moins bien que ces "deux cartons", des dizaines d'autres cartes ont été vendues entre 100 et 700 €.
Si ces sommes sont déjà flatteuses, elles ne sont rien face au record absolu fixé par une carte Pokemeon vendue aux enchères. En 2022, un "Pikachu Illustrator" (édition japonaise, produite qu'à quelques exemplaires), a crevé le plafond en atteignant les 900 000 € lors d'une vente organisée aux Etats-Unis par la maison Goldin Auctions. Une vente privée est allée encore plus haut. En 2021, l'influenceur américain Logan Paul a mis la main sur une autre carte "Pikachu Illustrator", moyennant... 4,4 millions d'euros ! Mais depuis quelque temps déjà, le marché s'est calmé, car plus de cartes rares sont proposées à la vente.
"Ordinosaures" et autres raretés
Revenons à Troyes. Les amateurs de "retrogaming" (caractérisant les vieux jeux vidéo datant d'au moins une dizaine d'années), n'ont pas été oubliés lors de cette vente. De nombreux titres, ainsi que des consoles et des ordinateurs, étaient également proposés. Parmi les beaux résultats, une cartouche pour la console portable Gameboy Advance s'est illustrée. Le jeu "Zelda: The Minish Cap", datant de 2004 et toujours sous blister, a été adjugé 650 €.
Une star des années 90 était également à l'honneur. Qualifié de "d’ordinosaure" par la maison Boisseau-Pomez, l'Atari ST était également de la partie. Si une machine en bon état était proposée à la vente (vendue 245 €), c'est surtout l'impressionnante collection de jeux, avec leur emballage d'origine, qui a retenu l'attention. Un exemplaire du mythique "Secret of monkey island" a ainsi trouveur preneur pour 185 €.
Enfin, citons également un exemplaire de la console CD-i de Philipps, lancé également dans les années 90, qui a tout de même atteint les 180 €. Pas mal pour cette machine qui a été un échec cuisant pour le géant néerlandais.
Des objets de collection et... d'investissement
Lors de la vente de ce mercredi, "on avait une dizaine de personnes présentes dans l'hôtel des ventes de Troyes et on avait près de 500 personnes en ligne à distance" indique Maître Léonard Pomez, le responsable de la vente. La maison de ventes de Troyes est l'une des premières à s'être lancée en France, il y a 5 ans, sur le terrain de la "culture geek". Elle jouit donc d'une expertise reconnue.
Pour expliquer cet engouement autour de ces objets, Maître Pomez nous explique qu'il y a deux profils de personnes qui participent à ces ventes : "D'un côté, il y a les collectionneurs, des acheteurs qui voient dans cette matière-là un aspect spéculatif. Et de l'autre, il y a des acheteurs qui se font plaisir". Pour ces derniers, des personnes entre 30 et 50 ans majoritairement, ces achats sont empreints de nostalgie. "C'est la Madeleine de Proust de cette génération", selon le commissaire-priseur de Troyes. Il ajoute : "Ce qui est également important de mentionner, c'est qu'à l'heure du tout digital, du tout numérique, du tout virtuel, il s'agit d'objets physiques". Et de conclure : "C'est sympa, ça montre aussi au public que le monde évolue, que l'horloge comtoise ou la vieille commode Louis XV, plus personne n'en veut aujourd'hui. Les valeurs se déportent sous d'autres articles et sur ces jeux".