Violences à Dijon : l’homme interpellé à Troyes placé en détention provisoire

Ce samedi 20 juin 2020, l’homme interpellé à Troyes dans l’Aube, dans le cadre de l’enquête sur les violences survenues à Dijon, en Côte-d'Or le 15 juin dernier, a été placé en détention provisoire. 

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Suite à son interpellation à Troyes, dans l’Aube, jeudi 18 juin 2020, un homme de 29 ans de nationalité russe et disposant d’une carte de résident a été placé en garde à vue et entendu concernant les violences survenues au quartier des Grésilles, à Dijon, le 15 juin 2020. Tout comme cinq autres personnes de nationalité russe séjournant en Côte-d'Or dans le Jura, en Alsace et dans la Loire.

Les différentes auditions ont permis à deux interpellés d’être mis hors de cause et remis en liberté, les quatre autres, dont le jeune résident aubois, ont été présentés au tribunal ce samedi 20 juin 2020 à la demande du parquet du Dijon, qui a requis leur mise en examen et leur placement en détention provisoire.

Des armes factices et du liquide découvert


"Les différentes perquisitions n’ont pas permis de découvrir d’armes réelles, elles ont permis en revanche de découvrir deux armes factices de type airsoft, 2.600€ et 12.000€ en liquide dans deux endroits différents, une barre de fer dans un coffre de voiture et une grenade lacrymogène" a expliqué Eric Mathais, procureur de la République. 

"Les personnes mises en examen ou en cours de mise en examen, reconnaissent avoir été présentes pour tout ou partie des événements, elles contestent globalement avoir commis personnellement des violences ou des dégradations" a-t-il ajouté. 

Trois hommes placés en détention provisoire

L’homme interpellé à Troyes n’a jamais été condamné. Mais dans le cadre des violences du quartier des Grésilles de Dijon, le parquet a requis : "Sa mise en examen pour association de malfaiteurs en vue de préparation de délits punis de 10 ans d’emprisonnement, participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations, violences aggravées par l’appartenance réelle ou supposée des victimes à une ethnie, une nation ou une prétendue race et dégradation aggravée."

Seul l’homme interpellé à Dijon a été placé en liberté sous contrôle judiciaire, les trois autres ont été placés en détention provisoire. 

Rappel des faits

Les violences qui ont eu lieu le 15 juin 2020 en Côte-d’Or, seraient d’après les services du renseignement territorial de l’Aube, parties d’un message envoyé via Snapchat le 11 juin, ou un membre de la communauté tchétchène résident dans la banlieue troyenne appelait au rassemblement : "Pour les frères de Dijon et des alentours." où il faisait le récit d’un incident entre : "Des Arabes de 25 à 30 ans et deux Tchétchènes de 19 et 15 ans." D’après ce message, les premiers aurait battu les seconds, l’homme à l’origine du Snap aurait donc affirmé : "Maintenant, c’est à nous de lui permettre de se venger et de redorer notre image." Le procureur de la république n’a ni infirmé, ni confirmé que le résident troyen placé en détention provisoire était celui à l’origine de ce message : "Pour le bien du déroulement de l’enquête."

Le service du renseignement territorial de l’Aube avait prévenu

Dès le 12 juin, le service du renseignement territorial (ex-RG) de l’Aube avait d'ailleurs, et en premier, rédigé une note alarmiste intitulée  "Tchétchènes : appel à expédition punitive à Dijon". La préparation d’une descente est donc bel et bien détectée, et sa dangerosité correctement évaluée. La note sur l’expédition en préparation emprunte le circuit classique : Service central du renseignement territorial à Paris, direction régionale de Dijon et préfecture de l’Aube.

En revanche, le renseignement territorial envisage une action de la communauté tchétchène plus tardive puisqu’il la situe entre le 15 et le 19 juin. Dans la réalité, les choses se précipitent. Dans la nuit du 12 au 13 juin, les Tchétchènes se rendent à Dijon où ils affrontent notamment des jeunes du quartier des Grésilles. "Le renseignement territorial avait détecté un projet sans en connaître ni la date ni l’ampleur", résume un bon connaisseur du dossier.

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