Plus de 1000 poids-lourds traversent chaque jour les communes desservies par l'axe routier Saint-Dizier - Troyes, ce qui provoque beaucoup de nuisances pour les riverains, qui supportent de moins en moins leur présence. La commune de Montier-en-Der a d'ailleurs pris un arrêté municipal.
A Montier-en-Der en Haute-Marne, toutes les 30 secondes en moyenne, un poids-lourd passe dans les rues de la ville. Cela représente environ 1 500 camions par jour, dont 90% roulent au-dessus de la vitesse autorisée. La pollution augmente, l'insécurité routière aussi. Le bruit est important. Les riverains arrivent donc à saturation.
Nos fenêtres sont envahies de poussière, explique une habitante. C'est aussi ce qu'on respire !
Une autre renchérit : "Il y a des collèges, des primaires... C'est dangereux pour les enfants". Pourtant, à l'entrée de la ville, les panneaux sont clairs : un arrêté municipal interdit la circulation des poids-lourds de plus de 7,5 tonnes. Et pourtant, les camions circulent. Le maire (LR) Jean-Jacques Bayer raconte : "J'ai fait un courrier au président du Conseil départemental, en lui indiquant que pour que les choses avancent, il fallait mettre un panneau d'interdiction à Saint-Dizier, à Troyes ou encore à Brienne-le-Château. Et les panneaux ne sont pas encore mis en place. Donc on attend".
Manque de cohérence dans la gestion du trafic
Prendre un arrêté municipal dans une seule commune de cet axe très passant ne suffit pas. Pour dévier les poids-lourds, il faudrait que chaque maire concerné par le problème prenne le même type d'arrêté d'interdiction de circuler. Par ailleurs, l'axe routier traverse deux départements différents, l'Aube et la Haute-Marne. L'association des riverains de l'axe Saint-Dizier - Troyes déplore donc le manque de coordination entre les deux collectivités : "Dans l'Aube, un arrêté a été pris, mais qui ne concerne que les poids-lourds de 26 tonnes. En Haute-Marne, cela concerne les 7,5 tonnes, explique Etienne Clément, vice-président de l'association. Il faudrait donc déjà qu'il y ait une coordination à ce niveau-là, et il faudrait en plus que les deux préfets soient sur la même interprêtation, puisqu'en Haute-Marne, le préfet de l'époque a validé les arrêtés alors que dans l'Aube, le préfet actuel a invalidé les arrêtés qui ont été pris par les communes du département".
Ce manque de cohérence dans la gestion du trafic routier empêche donc de réduire le nombre des poids-lourds dans le centre des communes haut-marnaises et auboises concernées. Et pourtant, à Montier-en-Der, les riverains comptent sur la diminution du trafic de poids-lourds pour améliorer le cadre de vie et favoriser l'attrait touristique de la ville.