Alexis Schneider, un habitant de Rhinau, partir le 26 août pour un périple à travers la Norvège. Il va parcourir 398 kilomètres à pied dans les montagnes. Un défi caritatif, pour sensibiliser sur les cancers pédiatriques et soutenir des associations qui viennent en aide aux enfants malades. 398 kilomètres, comme le nombre de jours qu’il a passés à lutter lui-même contre la maladie.
Les falaises abruptes qui plongent dans les bleus dégradés des fjords, des panoramas à couper le souffle, la nature à l’état sauvage : tel est le décor dans lequel Alexis Schneider va s’immerger pour quatre semaines. A 29 ans, il va entreprendre un défi fou : parcourir à pied 398 kilomètres dans les montagnes norvégiennes. "A la recherche d’endroits spectaculaires, s’impatiente-t-il. J’ai hâte de découvrir l’immensité des paysages, de grimper sur le plus grand glacier d’Europe, de voir en vrai tout ce que je vois en photo".
Départ programmé le 26 août. Community manager de profession, cet habitant de Rhinau (Bas-Rhin) n’est pas un sportif de haut-niveau. Alors voilà des mois qu’il s’entraîne. Sur les sentiers du massif allemand de la Forêt-Noire, proche de chez lui. "J’ai commencé à randonner en 2021. Depuis, je fais deux à trois sorties par semaine, en marchant une vingtaine de kilomètres à chaque fois". L’homme a toutefois une bonne condition physique, adepte notamment de cyclisme qu’il aime pratiquer à la montagne.
Ce voyage, il va le faire seul. Il rejoindra la Norvège en voiture et redescendra chaque soir dans la civilisation. "Pour reprendre des forces et récupérer. Parce qu’après les grosses journées de marche, je serai content d’avoir un vrai lit au chaud". Des lits qu’il trouvera chez l’habitant, pour rencontrer également la population locale.
398 kilomètres à parcourir : l’objectif est précis. Il a un sens. 398, comme le nombre de jours qu’il lui a fallu pour vaincre un cancer du sang et de la moelle osseuse, diagnostiqué alors qu’il avait 17 ans. 398 jours passés à l’hôpital, avec une centaine de séances de chimiothérapie à subir pour pouvoir guérir.
C’est la maladie qui l’a poussé à se dépasser. Et c’est le message qu’il veut faire passer en entreprenant cet impressionnant périple. "A travers cette expérience, je veux dire aux jeunes qui sont malades de continuer d’avoir des projets, de toujours croire en leurs rêves. Il ne faut jamais lâcher dans la vie, c’est ça que je veux leur prouver. J’ai vécu l’épreuve qu’ils endurent. Et demain je serai au-dessus des fjords".
J'ai toujours été inspiré par les sportifs qui savent revenir après de mauvaises passes pour finalement atteindre le sommet.
Alexis Schneider
Son combat contre la maladie, il l'a raconté dans un livre, « 398 jours en enfer », qu’il a auto publié en 2020 (cliquer pour accéder au livre). Un récit basé sur les notes qu’il avait prises chaque jour pendant son hospitalisation, sur les conseils de son père. "J’y racontais le traitement, mes hauts, mes bas, mes peurs, mes espoirs, mon quotidien". Un quotidien au centre hospitalier de Hautepierre, à Strasbourg (Bas-Rhin), égayé par des séances de ping-pong ou de vélo d’appartement, un repas burger proposé chaque semaine, la visite de clowns dans le service. Des petits moments d’évasion et de normalité rendus possibles grâce à l’action d’associations qui viennent en aide aux enfants malades.
L’aventure norvégienne sera aussi pour ces associations. Pour les remercier. Pour cela, Alexis Schneider a lancé une cagnotte (pour participer, cliquer ici ou voir le post ci-dessous) et est à la recherche de partenaires financiers. Il veut réunir une somme de 5.000 euros. Une partie des fonds servira à financer le voyage. Le reste sera distribué à trois associations alsaciennes qui viennent en aide aux enfants malades et à leurs familles: "les enfants de Marthe", "Franck, un rayon de soleil" et l’ARAME . A cette dernière, qui l’avait particulièrement soutenu pendant son séjour à l’hôpital, il reverse également 1 euro à chaque vente de son livre.
Le Bas-rhinois n’en est pas à son premier défi. Au cours de l’été 2020, il avait déjà sillonné les hauteurs. Celles des Alpes françaises et suisses. A vélo. C’est aussi à vélo qu’il comptait traverser la Norvège, projet finalement remis en cause en raison d’une blessure. "Le faire en marchant sera tout aussi bien, peut-être même mieux, philosophe ce fan du Tour de France. A vélo, on est contraint de rester sur les routes tandis qu’à pied, on peut davantage s’aventurer. Il n’y a aucune limite."
De son périple en Norvège - dont on peut voir les différentes étapes sur la carte ci-dessous, Alexis reviendra avec un court-métrage, présenté à son retour, dans sa commune, à Rhinau. Et peut-être avec un autre livre. Dans lequel il racontera le voyage, mais pas seulement. "Je veux aussi y raconter toute l’aventure du projet, comment on monte de telles opérations, comment trouver des partenaires, les choses à faire et à ne pas faire. Car c’est compliqué et qu’on peut parfois être tenté d’abandonner en chemin".
Les 398 kilomètres, il va les parcourir avec déjà en tête le défi suivant. L’Amérique du Nord et les immensités canadiennes, peut-être l’an prochain. "J’ai toujours besoin d’avoir des projets. Dès que j’en ai réalisé un, je dois me relancer sur autre chose. Sortir de ma zone de confort, cela me permet de me sentir vivant."
Il sera possible de suivre le périple scandinave d’Alexis Schneider via son compte instagram ou sa page facebook. Il prévoit un retour vers le 20 septembre.