Collecte des Restos du cœur : avec + 29 % de bénéficiaires dans le Bas-Rhin en quelques mois, l'association compte plus que jamais sur les dons

La collecte nationale annuelle des Restos du cœur démarre ce vendredi 3 mars pour trois jours. Pour l'antenne bas-rhinoise comme pour les 113 autres associations départementales, ce rendez-vous est crucial. Elles n'ont jamais connu une telle explosion du nombre de leurs bénéficiaires.

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Le constat de Patrick Gruber, président de l'antenne bas-rhinoise des Restos du cœur est alarmant : "c'est du jamais vu. Nous n'avons jamais connu une telle dégradation. Depuis fin novembre, nous enregistrons 29% de bénéficiaires supplémentaires (c'est plus que la moyenne nationale qui est à 22%, ndlr)". Autant dire que la collecte de ce week-end est vitale. 

Dans 80 supermarchés et supérettes du Bas-Rhin, ce sont 900 bénévoles qui se mobilisent ce vendredi et samedi pour la grande collecte. L'antenne départementale espère collecter 150 tonnes de denrées alimentaires et des produits d’hygiène, de quoi renflouer les stocks de ses 16 centres et du Resto bébé (situé à Strasbourg - quartier de la Meinau) pour quelques semaines seulement. En effet, la situation est critique.

L'an passé, 2.500 tonnes de produits ont été distribuées, mais cela ne suffit plus. La fréquentation des Restos du cœur est en constante augmentation. Elle n'a jamais été aussi élevée. Pour cette 38e campagne, l'association enregistre 27.000 bénéficiaires dans le département. La faute au Covid, à la guerre en Ukraine et à l'inflation selon Patrick Gruber.  

Nous aussi, nous sommes directement impactés par l'inflation

Patrick Gruber

Loin de l'idée de départ de Coluche qui voulait créer, en 1985, une petite cantine gratuite fonctionnant grâce aux dons, les Restos du cœur sont devenus une vraie institution qui doit, elle, aussi se débrouiller pour continuer d'aider les personnes précaires.

"Nous aussi, nous sommes directement impactés par l'inflation" explique Patrick Gruber. Si les Restos du cœur perçoivent une aide européenne, ils achètent également une partie des produits grâce aux dons des particuliers et des entreprises. Et le prix de ces produits a augmenté, faisant grimper les factures. S'ajoute à cela la diminution des invendus donnés par les magasins. Ils ne représentent "plus que 20%" des dons. L'association n'a d'autre choix que de s'en accommoder.

Cette année, elle compte donc plus que jamais sur la générosité et la mobilisation de tous.  L'année dernière, l'antenne départementale a distribué plus de 2 millions de repas.

                                    

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