La commune alsacienne de Muttersholtz (Bas-Rhin) a décidé de généraliser la limitation de vitesse à 30 km/h dans l’ensemble du village. Un changement opéré début décembre, mais pas forcément respecté par les automobilistes.
Une succession de voitures qui accélèrent ou freinent : Patrick Unterstock voit chaque jour défiler des milliers de véhicules devant sa maison. "Il y en a 8 000 par jour. C’est du bruit, c’est de la vitesse. Donc il faut trouver une solution", déplore-t-il.
Avec d’autres habitants, Patrick Unterstock a monté un collectif. Ensemble, ils ont proposé au maire de la commune de généraliser la limitation de la vitesse à 30 km/h. Elle n’était alors jusque-là imposée que dans le centre du village.
Une mesure qui s’ajoute à toutes celles déjà prises par la commune depuis 15 ans. Elle a essayé la mise en place de chicanes, a agrandi les trottoirs, apposé un nouveau marquage au sol pour dépasser les cyclistes. Autant d’aménagements qui portent leurs fruits. "Quand on prend les moyennes, on est sur une circulation à 40km/h, constate le maire Patrick Barbier en consultant les relevés de vitesse des véhicules qui circulent sur sa commune. En passant à un affichage clair de 30 km/h, on a l’espoir qu’on arrive encore un peu à descendre en sachant qu’on restera entre 30 et 40 km/h. Et c’est notre objectif. On ne se fait pas d’illusions : il y a peu de gens qui rouleront en dessous de 30 km/h."
Mais rouler ainsi au pas n’est pas forcément facile à respecter pour ceux qui traversent le village tous les jours. "C’est compliqué mais il faut se forcer à prendre le pli. C’est pour la sécurité de tout le monde", admet une automobiliste tandis qu’un autre constate que "dès qu’on respecte ces limitations, on se fait soit klaxonner soit dépasser". Mais les cyclistes, eux, sont satisfaits de la démarche : "à 30 km/h c’est déjà largement suffisant. Vraiment. Parce qu’ils roulent tous comme des fadas", observe l’un d’eux.
D’ici quelques mois, des premiers contrôles de vitesse seront effectués par les gardes champêtres, pour contraindre les automobilistes à lever le pied.