Disparition de Lina : les recherches pour retrouver le corps de la jeune fille se poursuivent, le suspect disait avoir "disjoncté" en 2023

Ce jeudi 1ᵉʳ août, les recherches, entamées mardi, se poursuivent dans la forêt communale d'Anould (88) pour retrouver le corps de la jeune Lina, disparue le 23 septembre 2023 en Alsace. Le profil du suspect se précise.

L'opération de fouilles lancée par la gendarmerie, mardi, se poursuit aujourd'hui, jeudi 1ᵉʳ août, dans le département des Vosges. Comme les jours précédents, plus de 80 gendarmes sont déployés. Ils sont appuyés ce jeudi par une unité de fouilles opérationnelles spécialisée (FOS), a précisé la gendarmerie. Il s'agit d'une unité du génie de l'Armée de terre, qui peut être sollicitée pour rechercher des corps enfouis ou enterrés.

Les recherches se concentrent en forêt communale d'Anould, à une quarantaine de kilomètres au sud du lieu où l'adolescente a disparu. 

Ces recherches interviennent quelques jours seulement après la découverte d'un élément qualifié "d'avancée majeure" par la procureure de la République de Strasbourg. Cet indice, c'est le profil génétique de la jeune fille, décelé dans une voiture volée retrouvée dans le sud de la France. L'examen de la géolocalisation du véhicule a montré que cette voiture se trouvait non loin de l'endroit où Lina a disparu en septembre dernier. Impossible de n'y voir qu'une coïncidence.

Le véhicule a été remis à l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie pour de plus amples investigations, et c'est dans ce contexte que les enquêteurs ont repris les fouilles. Selon une source proche de l'enquête, citée par l'AFP, le conducteur du véhicule volé s'est suicidé après la saisie du véhicule par les gendarmes chargés des investigations.

Un homme "limite" psychologiquement

Cet homme de 43 ans, qui s'est pendu le 10 juillet, a été poursuivi pour deux vols avec violence à Besançon commis le 25 août 2023, et n'avait aucun antécédent judiciaire au moment de ces faits, a précisé mercredi le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, qui a tenu à apporter des précisions à l'AFP pour "éviter la diffusion d'informations erronées concernant des procédures que le parquet de Besançon a eu à connaître".

À Besançon, cet homme, Samuel G. a été poursuivi pour deux vols commis le même jour d'août 2023. Il lui était reproché d'avoir dérobé le sac d'une femme âgée de 90 ans, la faisant chuter au sol et la blessant sérieusement puisqu'elle avait eu 42 jours d'incapacité temporaire totale de travail (ITT), puis d'avoir soutiré 400 euros d'un tiroir-caisse sous la menace d'un couteau.
Les images de vidéosurveillance ont permis d'effectuer rapidement un rapprochement entre les deux larcins, mais le suspect n'a été interpellé que le mois dernier.
"L'enquête ne va pas progresser dans un premier temps puisque son visage est totalement inconnu des enquêteurs", explique le procureur de Besançon.

Le 12 juin, le dossier connaît cependant une "avancée inattendue" quand le quadragénaire est placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour séquestration. "Une femme toxicomane dépose plainte contre lui pour séquestration, mais les investigations démontrent rapidement que les affirmations de la plaignante -au travers des analyses de sa téléphonie notamment- sont erronées, et la garde à vue de cet individu va être levée", poursuit M. Manteaux.

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Cependant, un enquêteur le voit dans les locaux du commissariat, et reconnaît en lui le voleur filmé le 25 août 2023. Samuel G. est donc de nouveau interpellé le 17 juin et reconnaît les vols qui lui sont reprochés. Il est déféré le lendemain au parquet de Besançon qui opte, compte tenu du fait qu'il apparaît "extrêmement dépressif", pour une comparution différée, le temps d'effectuer une analyse psychiatrique.
Le quadragénaire est placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de sa comparution prévue le 22 juillet.
Le 25 juin, il s'entretient avec un expert psychiatre qui diagnostique un trouble de la personnalité de type "état limite", c'est-à-dire à la limite d'une maladie psychiatrique vraiment installée, avec des symptômes dépressifs importants.

Séjours en hôpital psychiatrique

Le suspect lui déclare avoir été hospitalisé au moins trois fois en milieu psychiatrique ces dernières années et avoir commis des tentatives de suicide.

Il lui dit avoir "disjoncté" à partir de 2023, date à laquelle il cesse de travailler alors qu'il avait auparavant exercé les métiers de menuisier, enseignant en menuiserie dans un lycée professionnel et commercial. 
"Je dégringole de plus en plus bas chaque fois", lui déclare-t-il aussi.

L'expert relève qu'il consomme beaucoup de produits toxiques : alcool, cannabis et cocaïne. Dans son rapport, il fait état de sa "dangerosité". Peu de temps après, Samuel G. se suicide, le 10 juillet, laissant à ses deux fils (il est séparé de leur mère) une lettre d'excuse et des courriers.
"J'ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite. Je souffre trop, c'est mieux ainsi", écrit-il dans ces derniers mots.

Suite à son décès, le tribunal correctionnel de Besançon a constaté le 22 juillet 2024 l'extinction de l'action publique. Figurait par ailleurs à son casier judiciaire une condamnation par le tribunal correctionnel de Narbonne, le 22 janvier 2024, pour une infraction routière. 

Selon une source proche du dossier, c'est dans le sud qu'a été retrouvé un véhicule volé dans lequel a ensuite été détecté l'ADN de Lina, 15 ans, disparue en septembre dernier dans le Bas-Rhin. L'enquête sur cette disparition est menée par le parquet de Strasbourg, lequel n'a pas souhaité communiquer mercredi.

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