EN IMAGES. Le maïe, l'arbre de mai, planté à Schirrhein-Schirrhoffen pour lancer le traditionnel messti

La tradition de l'arbre de mai, le maïe, signe de vie et de fertilité, perdure à Schirrhein-Schirrhoffen. Ce samedi 4 juin, dans le cadre du messti (fête foraine), les conscrits ont cherché un épicéa qu'ils ont fièrement promené à travers les rues avant de le décorer et le dresser au cœur du village.

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La coutume de l'arbre de vie, décoré et dressé, symbole de renouveau et des forces de la nature, remonte à l'Antiquité. Elle a laissé des traces dans de nombreuses civilisations. Des pratiques locales se retrouvent encore un peu partout, de la Grande-Bretagne jusqu'aux Pays Baltes, de Grèce jusqu'en République tchèque, en Suisse et en Allemagne (particulièrement en Bavière).  

Le terme maïe pourrait venir du nom de la déesse de la fécondité Maïa, que les anciens Romains célébraient au mois de mai – devenu par la suite le mois de Marie pour l'Eglise catholique.    

En France, la tradition perdure dans différentes régions, dont la Dordogne et la Bretagne. En Alsace, elle n'est plus très répandue, mais reste extrêmement vivace dans la commune forestière de Schirrhein-Schirrhoffen (Bas-Rhin).  

Ici, le maïe représente le temps fort de la fête du messti, qui se déroule d'ordinaire le week-end de la Pentecôte. Après les deux années particulières liées à la crise sanitaire, jeunes et moins jeunes étaient au rendez-vous ce matin, avec la même ferveur. On vous raconte.  

Ce samedi 4 juin, vers 9 heures 30, deux tracteurs conduits par des bénévoles arrivent dans la forêt. L'un tire deux remorques, dans lesquelles les pré-conscrits et conscrits ont pris place : une trentaine de jeunes, respectivement des années 2003, 2004 et 2005.  

L'autre remorque, encore vide, est destinée à transporter la vedette du jour, le maïe. Cet arbre, de 17 mètres de haut, a été coupé deux jours auparavant et ébranché sur place par le garde forestier Franck Dorffer.  

"Je laisse juste la pointe, les trois derniers mètres dont je garde les branches" explique ce dernier. Pour lui, la préparation du maïe est une habitude familiale : "mon père, également forestier à Schirrhein, le faisait déjà. Et moi, je l'ai fait ces vingt dernières années."  

Il précise : "c'est un épicéa d'une trentaine d'années, de vingt centimètres de diamètres." Autrement dit, un "produit de faible valeur" qui n'a "rien à voir avec les sapins de Noël." 

Pourtant, sa gloire sera bien moins éphémère que celle du sapin de la place Kléber à Strasbourg. Les conscrits entourent le maïe, le soulèvent et le chargent sur la remorque. Puis le convoient vers Schirrhein. 

A 10 heures 15, en grande pompe, le cortège traverse le village. Mais ce moment euphorique donne faim. Et pas question de négliger les considérations bassement matérielles. Quelques petites haltes s'imposent donc.  

"Arrêt à la boucherie pour chercher de la Fleischwurscht (saucisse de viande), et à la boulangerie pour du pain" raconte Frédérique Studer, chargée de mission culture de la commune, qui accompagne le convoi. Le pique-nique improvisé est immédiatement dégusté. Puis la joyeuse bande se rend au "bistrot local" pour boire un coup.

   "C'est la tradition" explique Laure Strebler, une ancienne conscrite – elle était de la classe 1999. "Le maïe, c'est terminé pour moi" regrette-t-elle, "mais ce week-end, on est tous là : les anciens conscrits, les actuels et les futurs. Toute l'année, nous attendons le messti avec impatience."  

A 11 heures, le cortège atteint sa destination, le jardin du presbytère, à côté de la mairie. Durant des années, le maïe était dressé dans la cour du restaurant du Cerf. "La tradition a failli disparaître il y a 6 ou 7 ans, quand le restaurant a fermé" se souvient Frédérique Studer. Mais fort heureusement, la commune a trouvé ce nouvel emplacement.  

Tout d'abord, l'épicéa a encore droit à un toilettage. Les pré-conscrits ("Nochklessler" – "ceux de la classe d'après") sont chargés de retirer l'écorce de son tronc.

Puis sa couronne, restée verte, est décorée de rubans et de fleurs en papier.    

Et pour finir, il est remis à la verticale, avec l'aide de l'association des bûcherons sportifs de la commune, et sous le regard de plusieurs centaines de spectateurs, venus en famille.

Il restera en place durant toute l'année, jusqu'à ce que son successeur le détrône, lors du messti de la Pentecôte 2023.  

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