Foued Mohamed-Aggad, un enfant de Wissembourg "sans histoire"

Identifié comme le troisième kamikaze du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad a vécu à Wissembourg et à Steinseltz dans le Nord de l'Alsace avant de partir en Syrie. Ceux qui l'ont connu le décrivent comme un enfant "gentil", "drôle" et "sans histoire".

Il a participé à la tuerie du Bataclan le 13 novembre avec deux autres kamikazes après un séjour en Syrie. Mais avant de rejoindre les rangs de Daech, Foued Mohamed-Aggad vivait avec sa mère et deux de ses soeurs dans une maison alsacienne à Wissembourg, dans le nord du Bas-Rhin. Sa voisine se souvient d'un petit garçon "timide" et "très gentil". Le président du club de foot où Foued jouait décrit lui aussi "un gentil garçon qui ne faisait pas de vague", un enfant "sans histoire".

Qu'est-ce qui a poussé ce garçon à rejoindre la Syrie et à se faire exploser à Paris ? Les gens qui l'ont côtoyé s'interrogent. Ils évoquent un tempérament de suiveur et imputent son choix à ses relations à la Meinau, un quartier de Strasbourg que Foued fréquentait régulièrement.

Reportage de Marc Schmitt et Aline Fontaine à Steinseltz et Wissembourg.

Foued était parti en Syrie, comme les deux autres assaillants du Bataclan, Omar Ismaïl Mostefaï et Samy Amimour. Il s'y était rendu fin 2013 avec son frère et huit amis, dont plusieurs étaient issus du quartier sensible de la Meinau à Strasbourg. Parmi ces dix jeunes, les frères Mourad et Yassine Boudjellal sont morts sur place dans les rangs du groupe jihadiste Etat islamique et sept sont rentrés en France où ils ont été interpellés en mai 2014. Seul Foued Mohamed-Aggad était resté sur place.