A Haguenau, l'hôpital se prépare à affronter la deuxième vague de Covid-19 qui se rapproche de plus en plus. La direction prône l'anticipation au maximum pour ne pas être prise de cours devant un afflux de malades.
L'anticipation est le mot d'ordre à l'hôpital de Haguenau. Anticiper pour ne pas être dépassé par la deuxième vague. La direction, le service réanimation et l'ensemble du personnel soignant se préparent pour affronter la suite de l'épidémie de Covid-19.
Le nombre de malades Covid est passé de 2 à 6 en quelques jours dans l'unité de réanimation de l'hôpital de Haguenau. "Dès qu'un patient arrive à sortir, un autre revient, décrit Corinne Oudet, responsable de l'unité de réanimation. Nos collègues des urgences nous disent qu'il y a de plus en plus de patients chaque jour. Donc, on sent que cette vague est en train d'arriver sur Haguenau."
4 paliers pour appréhender l'épidémie
La direction de l'hôpital a choisi d'adopter un système de paliers pour anticiper correctement l'aggravation de la situation. Actuellement, l'hôpital se situe au deuxième palier : une deuxième unité de réanimation est en cours d'installation pour ajouter six lits d'ici lundi 2 novembre. La phase 3 prévoit une trentaine de lits au total, d'ici deux semaines.Le dernier palier consisterait à mobiliser l'intégralité de l'hôpital vers la prise en charge Covid. "On ne sait pas si on aura besoin d'aller jusque là", admet Mathieu Rocher, directeur de cet hôpital. Il espère justement ne pas aller jusque là : "Il faut qu'on garde une capacité de réponse pour les patients en chirurgie ou en médecine qui ont besoin de soins également. C'est quelque chose qu'on est en train d'équilibrer. C'est une leçon qui a été tirée de la vague précédente."
En effet, pour soigner les patients Covid, il n'y a pas seulement le service de réanimation. Dans l'unité de médecine, l'hôpital compte actuellement 10 patients Covid. Ce nombre devrait doubler d'ici la semaine prochaine.
Des soignants assez nombreux mais épuisés
Concernant le nombre de soignants sur le pont, pour l'instant, ils sont assez nombreux. L'hôpital pourrait faire appel à des renforts venus du privé d'ici une dizaine de jours.Mais bien qu'ils soient assez nombreux, l'énergie n'est plus la même qu'au début de la première vague. Ils sont épuisés par une charge de travail qui dure depuis le mois de mars. Malgré les quelques vacances qu'ils ont pu prendre, ils ne se sont pas remis de ces derniers mois.
"Toutes les personnes avec des pathologies chroniques qui ne se sont pas fait suivre ou moins suivre pendant la première vague sont arrivés en masse, explique Cathy Zimpfer, cadre de santé. La deuxième vague, pour nous, j'ai envie de dire que c'était celle-là. Et maintenant, on est dans une troisième vague avec le Covid qui revient."
Les soignants appellent toute la population à être solidaires avec eux, c'est-à-dire respecter le confinement et les gestes barrières.