Du cirque maudit jusqu’au cimetière hanté, avec des zombies plus vrais que nature… La Panic factory s'installe à Wiwersheim (Bas-Rhin). Un jeu collaboratif grandeur nature, imaginé et réalisé par des amateurs, mais comme des pros.
N’y allez pas ! D’abord parce que ça fait vraiment peur, mais surtout parce que c’est complet. Victime de son succès la Panic factory. Personne n’est ressorti (non pas vivant), mais insensible de ce parcours nocturne au milieu des morts-vivants et autres créatures effrayantes.
Tout commence à la tombée de la nuit dans la petite commune de Wiwersheim (Bas-Rhin). A l’arrière du Viking bar, des cris stridents retentissent. Une chaîne traîne lourdement sur le sol en dégageant des bruits métalliques, irréguliers. Elle est peut-être accrochée à la cheville de quelqu’un. Difficile de le savoir dans l’obscurité. Mais a-t-on vraiment envie de savoir ?
Un homme farfouille à l’arrière d’une voiture. Elle semble accidentée. Il se retourne. Son visage dégouline de sang… Quelqu’un crie : "C’est ouvert, c’est ouvert !". Il s’agit d’un joueur d’une des premières équipes de la Panic factory. Ses coéquipiers le rejoignent à l’entrée du cimetière. "C’était quoi ?" Une petite fille couverte de sang surgit : "J’ai faim !" hurle-t-elle. Plus loin, une femme cherche ses yeux. Dans des hurlements de douleur, elle implore les joueurs de l’aider.
Les deux petites qui vous hurlent dessus, c'est affreux !
Un joueur de Panic factory
Ensemble, pendant une heure, les équipes vont fouiller, résoudre des énigmes, enchaîner jeux d’adresse et expériences sensorielles pour récupérer des points de vie. "C’est vachement bien fait !" témoigne un des « rescapés » de la Panic factory. "C’est un mélange de plein d’émotions : marrant, stressant, effrayant, un peu dégueu d’ailleurs. On a mis les mains dans des choses un peu bizarres. Et puis surtout les deux petites qui vous hurlent dessus à la mort. C’est affreux !!!"
Comme des pros
Car les concepteurs n’ont pas lésiné sur les moyens, et surtout sur les copains, pour rendre l’expérience la plus aboutie possible. Une quinzaine de bénévoles maquillés et déguisés sont disséminés sur le parcours. "On n’est pas des pros, mais on essaie de s’en approcher. Déjà entre nous, quand on a fait les essais, on était bluffés, même les gens qui nous ont rejoint au fil du projet ne s’attendaient pas à une telle installation. Donc on est assez contents d’avoir atteint un niveau presque pro" explique Gilles Fischbach, co-créateur du concept.
L’idée a germé il y a un an. Passionné d’escape-games, le designer fait alors la connaissance de Muriel. Elle est décoratrice dans l’événementiel et partage la passion de Gilles. Ensemble, ils décident de se lancer dans l’aventure. Mais c’est beaucoup de travail. 6 mois, "dont les deux derniers à fond" précise Gilles. "Il y a eu beaucoup de préparation pour la déco, l’écriture en amont, les scenarios, les intrigues."
Un travail qui paye. La billetterie (18 euros l’entrée, accessible à partir de 18 ans, ou 16 ans si accompagné) est prise d’assaut. En quelques jours, les billets des deux week-ends de l’événement sont vendus. Les premiers clients ressortent avec le sourire : "Ils jouent bien le jeu. Je voulais passer un bon moment entre amis, dans les frissons, l’éclate, l’ambiance Halloween. On s’y croit, on se prend vite au jeu." témoigne une joueuse. Son amie confirme : "J’avais bien peur oui, c’était impressionnant. On sort de son confort. Faut rester stoïque !"
Les sessions du week-end prochain sont également complètes. Gilles et son effrayante bande de potes pensent déjà à la suite. "L’objectif s’est de réitérer en effet, dès qu’on le pourra." A Noël peut-être ? Mystère...