Le fabricant de chaussettes Labonal fête son centenaire en innovant et en ouvrant son usine au public

Le fabricant de chaussettes alsacien Labonal, qui fête son centenaire en 2024, veut promouvoir et étendre son savoir-faire. Il ouvre son usine de Dambach-la-Ville au public à travers des visites guidées et lance une nouvelle marque spécialisée dans le sport.

Au pied des Vosges, sur la route des vins, l'usine du fabricant de chaussettes Labonal à Dambach-la-Ville (Bas-Rhin) ne pouvait rêver mieux comme situation pour s'ouvrir au tourisme industriel. C'est chose faite depuis l'été dernier, en invitant le public à visiter les locaux tous les jours gratuitement. La PME alsacienne entend bien faire connaître ainsi son savoir-faire alors qu'elle célèbre son centenaire en cette année 2024. 

"Notre village est sur le passage des touristes, on en profite pour leur montrer ce qu'on sait faire, fait justement remarquer le directeur de Labonal, Dominique Malfait, on fait pour ainsi dire partie du patrimoine alsacien". Un patrimoine bien vivant puisque les 80 salariés de l'entreprise produisent quelque 6000 paires de chaussettes tous les jours. Parmi elles, la traditionnelle Labonal qui a fait ses preuves depuis les origines, La Frenchie sortie en 2018 et la petite dernière, toute nouvelle, La Pulse, spécialisée dans le sport. 

Des visites guidées pour valoriser le savoir-faire

On peut les trouver en vente un peu partout, que ce soit dans les grands magasins, chez les détaillants, les boutiques Labonal ou en ligne sur internet. Avec les visites guidées, on peut aussi découvrir en amont, au sein des ateliers, la naissance d'une chaussette, "un produit assez banal dans l'esprit de chacun", fait remarquer Dominique Malfait. "Ce n'est ni une chemise ni une veste, le consommateur n'y met pas forcément de valeur. Quand il sort de la visite, il nous avoue ne plus jamais regarder les chaussettes comme avant. Les visiteurs sont nos meilleurs ambassadeurs". 

Et c'est bien là l'objectif de ces visites. Rendre à la chaussette toute la part de noblesse qui lui revient. Ainsi que le juste prix à payer. "Dans notre usine, les gens ont pu observer de l'humain, de la technologie, des belles matières, ils comprennent un peu mieux la tarification et ils savent qu'acheter une paire de chaussettes à 2 euros, ce n'est pas possible". Car oui, produire local, en France, a un prix, martèle le dirigeant. Celui des normes de production qui respectent le code du travail, celui aussi des normes environnementales. "On ne fait pas voyager les produits dans des cargos conteneurs qui tournent au fioul lourd depuis l'autre bout de la terre". 

Du made in France coûte que coûte

La PME entend bien rester sur son positionnement du made in France, au point de renoncer à produire à l'étranger si ce n'est pas possible parce que trop cher. "Nos marques ont toujours été fabriquées en France, on veut qu'elles soient porteuses de nos valeurs", se targue Dominique Malfait. Pour la marque La Frenchie, cela se traduit notamment par un packaging sur lequel apparaissent les salariés en photo. "Dans ce secteur industriel de la confection où il y a une concurrence féroce, il faut bien être identifié pour ne pas se faire avaler par des produits d'import moins chers". Le made in France est devenu un argument de vente déterminant. 

Fort de ce principe, le dernier-né de la gamme de Labonal, la chaussette Pulse, semble bien parti pour remporter un nouveau marché, celui du sport. "C'est un segment qui nous manquait. On en avait dans notre collection, mais les gens n'achetaient pas du Labonal pour pratiquer une activité physique, d'où l'idée de créer une marque de sport technique à part entière". Jusqu'au lancement de la Pulse en mars 2024, toutes les grandes marques étaient étrangères. Avec un prix moyen tournant autour de 20 à 25 euros, Dominique Malfait s'est dit qu'il y avait un marché à prendre. "Quand vous mettez plus de vingt euros dans une paire de chaussettes et que vous découvrez qu'elle est fabriquée en Chine, vous vous dites que ce n'est pas possible. À ce prix-là, on la fait en France". 

Des marchés à conquérir

L'intérêt du segment sportif est aussi qu'il élargit les périodes d'activité, très saisonnière dans le produit de la chaussette. Les gens achètent des chaussettes quand il fait froid. "On a une grosse activité de septembre à janvier avec la chaussette classique". Après, c'est plus calme. Sauf avec la chaussette de sport. "Quand il fait beau, on commence à courir, à faire du vélo, à faire de la randonnée. Pour nous, une nouvelle saison s'ouvre à partir du printemps". 

Il est un peu tôt pour avoir un retour sur les ventes, mais les tests opérés en amont dans les boutiques de Labonal ont montré une attirance certaine pour la marque Pulse. "Il était dans le top 5 des produits vendus", se félicite Dominique Malfait. 

Avec une consommation française aux alentours de 360 millions de paires de chaussettes par an, la marge de manœuvre est énorme pour Labonal. "Nous, on vend 1,2 million de paires. Le problème, c'est le prix. Dans n'importe quel supermarché, on en trouve à un euro". Dominique Malfait croit malgré tout qu'en défendant les valeurs de la production locale, celle-ci pourrait atteindre 10 ou 15% du marché national, "ce serait génial".

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