Martine Wonner ne rempilera pas pour un second mandat. La députée a été éliminée dès le premier tour des élections législatives, devancée par Françoise Buffet (Ensemble) et Imane Lahmeur (NUPES) dans la 4e circonscription du Bas-Rhin. Retour le mandat agité de la médecin psychiatre, marqué par ses positions controversées sur la crise du Covid-19.
Avec 5% des votes, Martine Wonner termine en cinquième position du premier tour des élections législatives. La candidate Ensemble Françoise Buffet arrive en tête de la 4e circonscription du Bas-Rhin, devant Imane Lahmeur de la NUPES. Tout au long de son mandat, Martine Wonner se sera fait remarquer pour ses positions controversées pendant la crise du Covid-19.
Si la psychiatre de formation s'est farouchement opposée aux mesures du gouvernement pendant la crise sanitaire, Martine Wonner a été élue en 2017 sous les couleurs de la République en Marche. Largement en tête au premier tour, elle avait battu la députée sortante Sophie Rohfritsch (LR) au second tour, alors qu'elle était novice en politique.
Mais en 2020, et alors que la France vivait sous cloche pendant le premier confinement, Martine Wonner a fait parler d'elle en dénonçant les mesures contre le Covid-19 décidées par le gouvernement. Le 28 avril, elle est la seule députée du parti présidentiel à voter contre le plan de déconfinement : "Je ne fais plus du tout confiance à ce gouvernement", avait-elle alors lâché. En mars, la médecin avait déjà soutenu le professeur Didier Raoult pour l'utilisation de l'hydroxychloroquine comme traitement contre le virus.
Exclue de LREM en mai 2020
Ses positions anti-Covid lui auront valu son exclusion de la République en Marche le 6 mai 2020. Un temps non-inscrite, elle fonde quelques jours plus tard un nouveau groupe à l'Assemblée nationale, Écologie Démocratie Solidarité (EDS), avec plusieurs députés issus de la majorité.
Durant les confinements et les couvre-feux, Martine Wonner continue à se montrer de plus en plus covidosceptique, allant même jusqu'à affirmer en pleine séance à l'Assemblée que le port du masque était inutile. Pendant la deuxième phase de la pandémie, celle de la vaccination, l'élue originaire de Moselle s'affiche dans des manifestations anti-pass sanitaire.
Figures des sphères covidosceptiques et complotistes
Ces positions lui ont valu de devenir l’une des figures des sphères covidosceptiques et complotistes, et même de faire l’objet d’une plainte d’un collectif de médecins auprès de l’ordre des médecins, qui lui reproche un « flot continu et répété de contre-vérités ». Même si la députée assurait "je ne suis pas du tout anti-vaccin". "Je ne décourage pas les gens qui veulent aller se faire vacciner", mais les techniques utilisées pour les vaccins à ARN messager ne sont pas "éprouvées, pas évaluées".
La députée a qualifié de "cobayes" les personnes allant se faire vacciner avec une "espèce de cochonnerie génétiquement modifiée " : les vaccins à ARN messager tels que Pfizer-BioNTech et Moderna."
Ses soutiens répétés aux manifestants anti-pass lui vaudra d'être à nouveau exclue, de son nouveau groupe parlementaire cette fois, en juillet 2021. A la rentrée de septembre, Martine Wonner fonde son association Ensemble pour les libertés, "une force de rassemblement citoyenne [...] loin de la politique politicienne", explique-t-elle alors.
Lors de sa campagne de 2017, la députée bas-rhinoise avait promis de ne pas se représenter en cas de victoire. Elle a pourtant brigué un second mandat sous l'étiquette d'Ensemble pour les libertés en 2022, sans succès : "Ce résultat est très décevant. Les personnes ne votent pas pour les candidats, mais pour les partis. Mais la vie continue", a réagi la candidate.
