"L'exclure, une grosse bêtise", "il devrait démissionner" : Rejeté du Rassemblement National, le député Daniel Grenon divise ses électeurs

Le 18 octobre dernier, le Rassemblement National a acté l'exclusion de Daniel Grenon pour avoir tenu des propos racistes durant l'entre-deux-tours des législatives de 2024. Depuis, ses électeurs sont partagés : certains pensent qu'il doit démissionner tandis que d'autres souhaitent qu'ils restent en place.

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Dans ce bar PMU d'Appoigny, dans l'Yonne, l'ambiance est à la bonne humeur. Deux hommes sont assis, en train de chercher les numéros gagnants. Un autre est au comptoir, attendant son café. Lorsqu'on leur parle de Daniel Grenon, les avis sont partagés. "Il aurait pu être exclu temporairement du parti, mais le fait que ce soit définitif, ça, c'est une grosse bêtise", explique une personne.

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Le député non inscrit de la première circonscription de l'Yonne est dans la tourmente. Le 18 octobre dernier, le Rassemblement National a acté son exclusion pour avoir tenu des propos racistes durant l'entre-deux-tours des élections législatives de 2024. Dans une interview donnée à nos confrères de l'Yonne Républicaine, l'homme de 76 ans avait déclaré :

Des Maghrébins sont arrivés au pouvoir en 2016, ces gens-là n’ont pas leur place dans les hauts lieux.

Daniel Grenon

Des propos qui ont donc fait polémique au sein de son propre parti. "On n'est plus au temps de Jean-Marie Le Pen. On a des gens qui viennent de tous les horizons. On est montés en gamme, nous sommes capables de gouverner", avait déclaré Audrey Lopez, membre du bureau de la fédération RN de l'Yonne. Ses électeurs ne comprennent pas ses propos.

"Je pense qu'il a été bête", lance cet homme, âgé d'une quarantaine d'années. "Il dit des co****ies, bon, à la limite, on l'enlève du parti", ajoute un autre, assis un peu plus loin. Une dame qui entre dans le PMU aurait, de son côté, "bien aimé qu'il reste".

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Une démission ? Là aussi, les sentiments sont partagés

En revanche, les avis convergent sur une possible démission du député. Avec 58 % des voix exprimées, Daniel Grenon est arrivé en tête du second tour des élections législatives anticipées de 2024. "Je ne souhaite absolument pas qu'il démissionne", explique l'un d'entre eux. Un autre abonde : "il a le droit d'être député, en ce moment, il y en a d'autres qui sont pires que lui."

Des avis très différents de ceux entendus à Auxerre. Cette commune est la plus peuplée de la première circonscription de l'Yonne, et au second tour des législatives 2024, seuls 38 % de ses habitants ont voté pour le député non inscrit. "Ce serait normal, ce serait logique qu'il démissionne", explique une des personnes croisées dans la rue.

"Quelqu'un qui est un peu en dehors de l'esprit républicain et de l'esprit français, oui, il devrait démissionner", ajoute cette dame. Une autre lance : "le racisme, cela doit être puni par la loi. S'ils veulent prendre une initiative, qu'ils la prennent jusqu'au bout."

Le député, lui, ne compte pas démissionner. Dans un communiqué publié hier sur ses réseaux sociaux, il écrit : "je continuerai à exercer mon mandat, en restant fidèle à mes principes et mes valeurs", avant d'affirmer : "J'ai confiance en la justice de mon pays." Trois associations ont en effet déposé plainte contre Daniel Grenon pour "incitation à la haine raciale" et "injure publique à raison de l'origine."

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