Désavoué par Jordan Bardella, accusé de racisme... 5 points pour comprendre la polémique autour du député RN Daniel Grenon

Accusé d'avoir tenu des propos à caractère raciste, Daniel Grenon a été désavoué par Jordan Bardella et risque d'être exclu du Rassemblement National. On vous explique la polémique autour du député sortant d'Auxerre-Puisaye (Yonne), candidat à sa réélection.

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Que va-t-il advenir de Daniel Grenon ? Le député sortant de la première circonscription de l'Yonne, candidat à sa succession lors des législatives anticipées, vient d'être désavoué par le président du Rassemblement national (RN). "Moi, quand j'ai quatre ou cinq brebis galeuses dans mon parti, je les exclus", a assuré Jordan Bardella sur le plateau de BFMTV ce 3 juillet, après la sortie à caractère raciste de l'ex-élu icaunais.

Acte I : le débat d'entre-deux tours organisé par la presse locale

La polémique est née de propos tenus par Daniel Grenon au cours d'un débat organisé par le quotidien local l'Yonne Républicaine, au cours duquel il était opposé à la candidate du Nouveau Front populaire Florence Loury. Dans la retranscription de l'échange, publiée le 2 juillet sur le site du journal et que vous pouvez retrouver en cliquant sur ce lien, on peut lire cette affirmation faite par l'élu RN : "des Maghrébins sont arrivés au pouvoir en 2016, ces gens-là n’ont pas leur place dans les hauts lieux."

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L'opposition monte immédiatement au créneau. "Quand j'entends M. Grenon, j'entends qu'il est raciste", réagit Florence Loury, dans les débats retranscrits par l'Yonne Républicaine. "Le RN s'est acheté une respectabilité au moyen de costumes et de cravates, mais il ne faut pas gratter bien loin pour prouver que c'est un parti raciste", embraye la sénatrice (UDI) de l'Yonne Dominique Vérien, auprès de France 3 Bourgogne.

Acte II : la justice est saisie

Le jour de la parution du débat, le premier secrétaire du Parti socialiste dans l'Yonne, Mani Cambefort, annonce qu'il va signaler Daniel Grenon au procureur de la République. "Je vais saisir le procureur de la République de l'Yonne au titre de l'article 40 du code de procédure pénale. Je le fais en tant qu'élu et sans lien avec la campagne législative", écrit-il dans un communiqué. Le même jour, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) de l'Yonne dépose plainte. 

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s'est lui-même emparé de la polémique : "À ceux qui me disent que parler du racisme du Front National est un argument « ringard et éculé », que « tout ça remonte aux années 80 », cette déclaration date d'il y a quelques heures. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. Honte à ceux qui ont banalisé l’extrême-droite."

Acte III : Daniel Grenon se défend

Face aux vives réactions suscitées par ses propos, Daniel Grenon dénonce, quand nous le contactons, une "phrase incomplète de la part de l'Yonne Républicaine". "Je travaille sur un communiqué pour démentir ces propos", nous fait-il savoir mardi 2 juillet dans l'après-midi.

Ledit communiqué est envoyé à la presse dans la foulée. "Ce que j'ai réellement dit est : « Des Maghrébins binationaux comme Najat Vallaud-Belkacem sont arrivés au pouvoir et c'est très bien, mais ils n'ont parfois pas leur place dans certains postes en hauts lieux du fait de leur binationalité qui peut poser un problème d'allégeance »", écrit ainsi le candidat RN.

Acte IV : l'Yonne Républicaine publie une partie de l'enregistrement du débat

De son côté, le journal confirme que les propos de Daniel Grenon ont été exactement retranscrits dans l'article tel que publié. Dès le lendemain, l'Yonne Républicaine met en ligne un extrait d'environ trois minutes de l'enregistrement sonore du débat dans lequel Daniel Grenon a tenu ses propos polémiques.

À l'écoute de l'enregistrement, la défense du mis en cause est effectivement mise à mal. Il dit bel et bien que "les Maghrébins" n'ont "pas leur place dans les hauts-lieux" et ne mentionne jamais le nom de Najat Vallaud-Belkacem, ni le fait que la binationalité "peut poser un problème d'allégeance".

Acte V : Jordan Bardella annonce que Daniel Grenon ne siégera plus dans le groupe RN à l'Assemblée

Mercredi 3 juillet, Jordan Bardella, alors invité de l'émission "Face à BFM", est invité à réagir sur la sortie de Daniel Grenon. "Je n'aime pas ces propos, je les condamne", indique-t-il. "Je vais avoir une explication avec lui, et la commission des conflits du Rassemblement national sera saisie."

Ces propos, je les trouve abjects.

Jordan Bardella,

président du RN, invité de BFMTV le 3 juillet

"Tous ceux qui tiennent des propos qui ne sont pas conformes à mes convictions, à la ligne politique que je porte, à la ligne politique qu'a toujours défendue Marine Le Pen, seront mis à la porte", a-t-il poursuivi. Interrogé sur le maintien de son soutien au candidat, Jordan Bardella a finalement affirmé que Daniel Grenon ne siègera plus dans le groupe du RN à l'Assemblée nationale.

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