Le rapport annuel du réseau Caritas-Secours Catholique est sorti jeudi 16 novembre. D'après l'association, la pauvreté continue d'augmenter en France. Pas d'exception en Alsace où la précarité est de plus en plus présente. Premières concernées : les femmes.
La pauvreté avance en France, s'alarme le Secours Catholique. L'association s'inquiète dans son rapport d'activité sur l'année passée, publié le 16 novembre.
La principale conclusion est inquiétante : les femmes sont les principales touchées. "On a des chiffres qui sont très précis. Il y a 30 ans, les femmes représentaient 50% des personnes qui poussaient la porte de Caritas. Aujourd'hui, elles sont 60%", avance Olivier Coupry, directeur de Caritas Alsace-Réseau Secours Catholique.
Autre point de préoccupation : les mères isolées. "Les ménages les plus rencontrés à Caritas sont les mamans isolées avec un enfant", constate le responsable associatif. Ces mères isolées représentent 27% des 10 000 foyers soutenus par Caritas en Alsace. Soit la plus grande partie des bénéficiaires. En comparaison, les pères isolés représentent 3% de ces foyers. La part de femmes seules accueillies par le réseau Secours Catholique passe, quant à elle, de 11 à 16%, en l'espace de 10 ans.
Les travailleurs pauvres progressivement dans la précarité
Les ménages soutenus par l'association ont perdu en moyenne 9% de leur pouvoir d'achat, à cause de l'inflation. À noter aussi que le revenu médian est moins élevé en Alsace, comparé au reste de la France. Pour l'Institut national de la statistique et des études économique (Insee), cela veut dire qu'"une partie de cette population considérée gagne moins que ce revenu, et l'autre moitié gagne plus". Depuis cinq ans, les personnes accueillies sont de plus en plus nombreuses à toucher moins de 400 euros mensuels. C'est le cas pour près de la moitié des bénéficiaires en 2022.
"Je ne suis pas le seul à le souligner parmi les associations, mais on constate une bascule des travailleurs pauvres, voire de retraités pauvres, dans une forme de précarité. C'est-à-dire des gens qui avaient un emploi à temps plein, accablés par des rappels de charges, l'augmentation, l'inflation alimentaire. Ils ne s'en sortent plus et sont envoyés chez nous par l'assistante sociale. C'est une tendance très nette de l'année 2023 à surveiller", ajoute Olivier Coupry, directeur de Caritas Alsace-Réseau Secours Catholique.
En 2022, la fréquentation des 80 lieux d’accueil du réseau associatif a augmenté de 20%. Une tendance qui pourrait se confirmer encore, dans le prochain rapport du Caritas-Réseau Secours Catholique.