Les réserves du hangar du Secours populaire de Marly, en Moselle, baissent à vue d'œil. L’association d’aide alimentaire fait face à une très forte demande et craint de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de ses bénéficiaires.
En temps normal, dans ce hangar de 10 000 m2 à Marly (Moselle), on trouve des palettes de fruits et légumes, des conserves et toutes sortes de denrées alimentaires. Mais en ce début de mois de novembre 2023, il ne reste pratiquement plus rien. “Notre entrepôt est clairement vide, les denrées restantes ne pourront pas couvrir le mois de novembre et encore moins la fin d’année”, alerte Céline Mériot, la directrice du Secours populaire 57.
Nous avons de plus en plus de bénéficiaires et de moins en moins de produits.
Christian Forfert, secrétaire de la fédération de Moselle du Secours populaire
Une situation intenable pour Christian Forfert, le secrétaire de la fédération de Moselle du Secours populaire : “Nous avons de plus en plus de bénéficiaires et de moins en moins de produits. La situation actuelle est révoltante, nous sommes impuissants. Il y a un an, toutes ces étagères étaient remplies. Aujourd’hui, le hangar est presque vide, c’est dramatique. Il nous reste encore un peu d’huile et de farine mais il manque énormément de légumes et de féculents”.
Une hausse sans précédent de la précarité
Le Secours populaire 57 distribue, à lui seul, des denrées alimentaires à 8 000 Mosellans. Dans un contexte d’inflation, le recours à l'aide alimentaire est en augmentation partout en France. Ainsi, sur le simple premier trimestre 2023, la Fédération française des banques alimentaires constate une augmentation de 9% de ses bénéficiaires, soit plus de 200 000 nouvelles personnes accueillies. Du jamais vu, puisque ce pourcentage équivaut à l’augmentation totale sur l’année 2022.
On a des personnes qui ont faim et des associations qui ne vont pas pouvoir les aider.
Céline Mériot, directrice de la fédération de Moselle du Secours populaire
Pour faire face à cette situation critique, à l’approche de l’hiver, un appel est lancé pour collecter des fonds privés et publics. “On ne va pas pouvoir aider des gens à se nourrir, on a des personnes qui ont faim et des associations qui ne vont pas pouvoir les aider. La situation est catastrophique, il faut trouver une solution d’urgence. Toutes les associations dressent le même constat que nous. Pour l’instant, on partage, mais bientôt on risque de ne plus rien avoir à partager”, insiste Céline Mériot, la directrice du Secours populaire de Moselle.
Entre 2020 et 2023, le nombre de personnes accueillies par les associations d’aide alimentaire est en hausse de plus de 34% en France, selon la Fédération française des banques alimentaires.