L’heure des vacances approche et avec elles, la remise en service de nos valises. Si certaines d’entre-elles ne sont plus en état de parcourir le monde, elles peuvent être déposées ce samedi 8 juillet à Strasbourg, en vue d’être recyclées.
Bringuebalées de gares en aéroports, poussées, tirées, tractées, sous la pluie ou en plein soleil, nos valises nous suivent partout en voyage. Il arrive que certaines déclarent définitivement forfait.
Inutile de faire semblant de les oublier au fond d’un garage ou d’un grenier, les valises usagées peuvent avoir une seconde vie et être recyclées.
Une marque de bagagerie alsacienne, Dot-Drops, dirigée par Julien Ehret, se propose de les collecter ce samedi 8 juillet entre 13h et 20h à l’hôtel Tandem de Strasbourg. Au-delà, du coup marketing, il s’agit d’interroger l’usage que l’on fait des valises.
Pourquoi la valise ?
400 millions de valises seraient vendues chaque année dans le monde. A elles seules, elles représentent plusieurs millions de tonnes de plastique. 84% des valises endommagées ne sont jamais réparées. 78% des consommateurs ne pensent pas qu’une valise soit recyclable.
Issu d’une lignée de concepteurs de bagages, sacs et valises qui oeuvre depuis 1961 au sein de la Société Alsacienne de Maroquinerie basée à Molsheim, Julien Ehret planche depuis quelques années sur la notion de "valise durable".
Collecte et recyclage
"Beaucoup de gens pensent qu’une valise ne peut être recyclée. Dès qu’une roulette casse, plutôt que de chercher à la réparer, il la jette et en achète une autre", constate Julien Ehret.
Depuis le 1er juin 2023 et jusqu’au 31 juillet, il lance une grande collecte nationale de valises cassées ou usées. Pour expédier son bagage au rebut, c’est très simple. Il suffit d’envoyer ses coordonnées via le site de l’entreprise. Celle-ci vous envoie un bon d’expédition pré-payé. A vous ensuite de déposer votre ou vos valises usagées (maximum trois) dans un Mondial Relay.
Pour les Alsaciens qui seront en goguette à Strasbourg, ce samedi 8 juillet, c’est encore plus simple. Ils pourront déposer leurs bagages à l’hôtel Tandem, partenaires de l’opération.
Pour la première édition de cette opération, Julien Ehret s’attend à récupérer entre 300 et 400 valises, dont une quarantaine rien que sur l’Alsace.
Quel devenir pour ces bagages ? "Ces valises seront stockées chez nous à Molsheim. Elles seront triées et désossées par nos soins, explique le chef d’entreprise, ce qui n’est plus valorisable sera envoyé dans la banlieue mulhousienne chez notre partenaire Schroll qui s’est lancé dans les combustibles solides de récupération (CSR). Cela permettra d’envoyer en chaufferie des rebuts jusqu’alors voués à la décharge".
Des valises durables
Vendues sous la marque Dot-drops, les valises de Julien Ehret, dont le design imaginé par son père en 2007 n’a pas changé, sont chères (comptez 239 et 335 euros) mais garanties 20 ans. "Nous les avons conçues pour durer et être réparées" , explique-t-il. Elles sont soumises à des centaines de tests qui simulent 30 ans d’utilisation.
Les points de fragilité sont toujours les mêmes : les poignées télescopiques, les poignées de portage, les roues, les fermetures éclair et la coque. Chacun de ces points a été étudié de près : "Nous avons par exemple des fermetures éclair avec deux rangées de dents. Nos coques sont en polypropylène, un plastique très dur et résistant".
En parallèle, Julien Ehret creuse une idée qui lui tient à cœur depuis longtemps : la location de valise. Cette démarche pour le moins surprenante pourrait bien faire des adeptes à l’heure où posséder ne rime plus forcément grand-chose.