Les agriculteurs tirent la sonnette d'alarme après de nouvelles intempéries subies dans la nuit du mardi 9 juillet dans le nord de l'Alsace. La FDSEA et les Jeunes agriculteurs se réunissent ce jeudi 11 juillet sur l'un des terrains sinistrés à Rottelsheim pour sensibiliser les assureurs et les élus.
Les temps sont durs pour l'agriculture. Cela est d'autant plus vrai dans le nord de l'Alsace, où de fortes intempéries sont observées depuis le début de l'année 2024. Dans la nuit du mardi 9 juillet, un nouvel épisode orageux de grande ampleur a traversé les zones de Brumath et Haguenau.
La goutte de trop pour les exploitants, notamment les arboriculteurs, qui voient une grande partie de leurs productions détruite. La FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin ont souhaité se réunir ce jeudi 11 juillet sur un terrain endommagé à Rottelsheim pour marquer le coup.
"L'objectif premier est de constater l'étendu des dégâts", indique Franck Sander, président de la FDSEA 67. Il y a des arbres arrachés et des parcelles complètement détruites. On souffre toutes les semaines depuis le début de l'année". Le syndicat agricole avait convié pour l'occasion banquiers et assureurs, mais aussi des conseillers régionaux.
Comment repartir vers l'avant ?
La grande interrogation des syndicats est celle du dédommagement financier. Les agriculteurs pourront faire jouer leurs assurances, mais celles-ci ne devraient couvrir qu'une partie des frais. "Malheureusement, les assurances sont tellement chères que les exploitants ne peuvent souscrire à la plus sécurisante, celle qui prend tout en charge."
Certains arboriculteurs décident tout simplement de faire l'impasse sur ces assurances, faute de moyens. "Je suis assuré contre la grêle, mais pas contre la tempête. Ça me ferait perdre trop de chiffre d'affaires", explique Jean-Noël Burg. Ce spécialiste du houblon a perdu une grande partie de ses plants dans la nuit de mardi. Il doit désormais user de fongicides contre les maladies pour sauver quelques récoltes. "L’entreprise est en péril si on n’est pas indemnisé, s'inquiète-t-il. Si on n'arrive pas à traverser ce coup dur, on risque d’avoir de gros problèmes."
L’objectif pour moi, c’est que tous les agriculteurs puissent se relancer sans qu'on en perde en route
Franck Sander, président de la FDSEA 67
Le patron de la FDSEA espère attirer l'attention du gouvernement. "L'idée d'une enveloppe financière pourrait être vitale pour les cas les plus critiques. La gestion des dossiers doit être également simplifiée. L’objectif pour moi, c'est que tous les agriculteurs puissent se relancer sans qu'on en perde en route."
La préfecture du Bas-Rhin avait reconnu le 14 juin l'état de catastrophe naturelle pour 52 communes du nord de l'Alsace qui avaient souffert de grosses inondations durant le week-end de la Pentecôte. Les sinistrés avaient eu 30 jours pour déclarer les dommages auprès des assurances.