Le parquet a requis une peine de 3 ans d'emprisonnement dont 30 mois avec sursis à l'encontre de Patrick Proisy, ancien président du Racing Club de Strasbourg et de deux ans dont 18 mois avec sursis contre son ancien manager général Claude Le Roy, dans l'affaire de transferts de joueurs frauduleux.
Le tribunal de grande instance de Strasbourg se penche depuis lundi sur les transferts d'une dizaine de joueurs à la fin des années 1990 et au début des années 2000, époque à laquelle le groupe de management sportif américain IMG-McCormack était propriétaire du club.
Le représentant du ministère public, Sébastien Hauger, a souligné que Patrick Proisy était à cette époque "le véritable dirigeant de la société RCS", alors que celui-ci avait cherché à se présenter à la barre comme avant tout un "ambassadeur" du club, éloigné du détail des réalités financières.
M. Hauger a également pointé la "légèreté blâmable" de Claude Le Roy, actuel sélectionneur du Togo, qui a pour sa part fait valoir sa mauvaise connaissance du cadre juridique des transferts.
"On est dans un petit monde d'ultra-privilégiés brassant des centaines de milliers de francs. On est grisé, on en oublie qu'il y a un cadre", a déploré M.Hauger dans ses réquisitions.
Il n'a toutefois pas requis de peines d'amendes à l'encontre des deux hommes, soulignant qu'il n'y avait pas eu d'enrichissement personnel direct dans leur cas.
Au coeur de cette affaire: la problématique du mélange des genres entre activitésde propriétaire du club et d'agent de joueurs, que la loi française oblige à séparer. Des fausses factures auraient en effet permis à la branche britannique d'IMG et à divers intermédiaires de toucher des commissions sur les contrats de transfert de joueurs, au détriment des comptes du RCS.
Le club strasbourgeois est partie civile dans cette affaire, aux côtés de la Fédération française de football, de la Ligue de football professionnel et du joueur paraguayen José Luis Chilavert.
A l'encontre des deux agents sportifs également poursuivis dans ce dossier, Gilbert Sau et Nicolas Geiger, le parquet a requis des peines respectivement d'un an avec sursis et 10.000 euros d'amende et de deux ans dont 18 mois avec sursis et 50.000 euros d'amende.
Il a requis la relaxe de Laurence Baylocq, ancienne directrice juridique d'IMG-UK, et six mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre de Peter Griffiths, son ancien directeur financier.
Parmi les transferts en cause figure celui de l'attaquant Peggy Luyindula à l'Olympique lyonnais en 2001, pour 58 millions de francs, plus un bonus de 11 millions.