Pourquoi la récolte de cerises est beaucoup moins bonne dans le Bas-Rhin que dans le Haut-Rhin

En ce mois de juin 2023, le principal bassin de production de cerises du Bas-Rhin, dont Westhoffen est la capitale, est frappé par 80 % de pertes. Dans le Haut-Rhin en revanche, la situation est satisfaisante. Pourquoi ces différences et quelles conséquences ? Explications.

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"C'est la plus grosse perte jamais connue ici, à Westhoffen" explique ce mardi 13 juin Véronique Steinmetz, la directrice de la coopérative de producteurs "Les jardins du Ried". "On doit être à 80 % de perte". Dans la capitale alsacienne de la cerise, ce bilan est bien sûr une très mauvaise nouvelle. Tant pour les producteurs que pour les consommateurs.

"Chez nous, on manque clairement d'eau. Nous avons déjà eu le même problème au printemps avec une récolte de rhubarbe très faible" précise Véronique Steinmetz " et ici, on n'a pas la culture d'arroser les arbres."

Cet hiver, les arbres fruitiers du secteur de Westhoffen ont subi des intempéries en pleine floraison. "Malheureusement, tous les producteurs, dont certains ont de petites productions, n'ont pas les moyens d'investir dans les chaufferettes quand il gèle. Et s'ils ont aussi des vignes, ils sont obligés de faire des choix."

Les rares fruits qui ont réussi à se former, doivent faire face au manque d'eau depuis des semaines. "L'arbre met en place un phénomène d'autorégulation, comme cela a aussi été le cas pour les mirabelliers en 2022" indique la directrice de la coopérative bas-rhinoise. "S'il manque d'eau, l'arbre avorte quelques fruits, il réduit sa production, il se met en mode de survie."

Moins de quantité, mais l'espoir d'une meilleure qualité 

Sur d’autres bassins bas-rhinois, la situation est un peu meilleure, car les phénomènes climatiques n'étaient pas les mêmes. "On a eu moins de pertes à cause du gel que les années précédentes" explique Chloé Steinmetz, installée avec sa sœur jumelle sur l’exploitation familiale de Kriegsheim, entre Brumath et Haguenau. "L’année dernière, on avait perdu 50 % de production ".

Cette année, les dégâts ont aussi eu lieu en deux étapes pour elles. "D’abord, on a eu du gel, au moment de la naissance des fleurs, et plus tard, un temps très pluvieux au moment de la nouaison, quand l’ovaire de la fleur se transforme en fruit. C’est ce qui a causé nos pertes cette année."

Seule consolation pour Chloé, dont la production de cerises représente plus de la moitié des cultures fruitières. "Avec 40 % de perte, on perd en quantité, mais on espère gagner en qualité et en calibre." Avec sa sœur, elles cultivent quinze variétés de cerises. 

Dans le Haut-Rhin, une belle production 

Dans le Haut-Rhin, le producteur et responsable de production et de commerce de la Pommeraie, Nathan Gsell n'a heureusement subi aucun dégâts liés aux intempéries du début d'année. "Ça fait mal au cœur pour nos collègues bas-rhinois.

Ses 3,5 hectares de cerisiers, situés sur la commune d'Ammerschwihr, près de Colmar, sont chargés de beaux et bons fruits. Le résultat d'une lutte engagée contre le gel au printemps dernier. "Mon père avait déjà commencé dans les années 1990 à faire installer une éolienne." Celle-ci brasse l'air et le réchauffe d'environs cinq degrés au ras des cultures. "Entre-temps, on en a quatre qui couvrent la totalité de nos exploitations. Chacune fait dix mètres de haut et protège quatre hectares de culture."  

Outre la cerise, La Pommeraie produit de nombreux fruits comme des abricots, cerises, pêches, nectarines, brunions, pommes, myrtilles et framboises. Des cultures fragiles qui ont nécessité de gros investissements. En plus des éoliennes, l'exploitant a aussi mis en place des chaufferettes (sortent de très grosses bougies) les nuits où il a gelé.

Dans le Haut-Rhin, contrairement au Bas-Rhin, les pluies sont tombées au bon moment. "Elles ont bien profité aux arbres et aux fruits, puis nous avons mis en place les ruches, comme chaque année, pour la pollinisation, qui s'est très bien passée."

Aujourd'hui, ses quinze variétés de cerisiers donnent à plein régime et a priori, elles sont toutes en bon état. Conséquence pour les clients, les prix seront à peine plus élevés que l'année dernière. "Il n'y aura qu'une augmentation liée aux coûts de charges et des emballages." précise le producteur.

En Alsace, la saison des cerises dure six semaines, de début juin à mi-juillet. Ce fruit est l'occasion d'une grande fête à Westhoffen, le samedi 17 juin. Avec bal et bien sûr, l'élection de Miss cerise.

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