On en avait beaucoup parlé au moment de leur mise en place sous Lionel Jospin, les centres éducatifs fermés, utiles ou non à la réinsertion de jeunes en très grandes difficultés? Celui de Saverne a ouvert en 2005 et pour la première fois, convié le public à visiter.
Franchir le pas du centre éducatif fermé de Saverne, c'est approcher de grandes détresses. Marouan a 14 ans et déjà un long passé de délinquant derrière lui. Il le sait, le centre éducatif, c'est sa dernière chance de réinsertion. "Faut pas oublier que c'est juste avant la prison et moi j'ai une chance d'être ici dans une chambre et pas dans une cellule", reconnaît le jeune garçon.
Les centres éducatifs fermés sont nés au début des années 2000 durant le gouvernement de Lionel Jospin, c'est Dominique Perben, alors Garde des Sceaux qui se charge de leur mise en place. Depuis 2002, 51 centres ont été construits en France. Celui de Saverne ouvre ses portes en 2005. Il accueille 10 enfants de 13 à 16 ans, placés là sur décision de justice. 26 adultes sont chargés de les encadrer : psychologues, enseignants, éducateurs, l'idée c'est vraiment de les aider à se réinsérer. "Pour Marouan, par exemple, on travaille sur un projet dans le domaine de la peinture, pour chacun d'eux il faut que nous trouvions soit un projet professionnel soit un projet scolaire", témoigne Cumaali Celik, éducateur spécialisé. Le centre propose aussi des ateliers, bricolage ou cuisine par exemple.
"C'est hyper important que ces gamins qui ont une très mauvaise image d'eux même puissent réaliser que ce qu'ils font c'est bien", raconte Daniel Muller, le directeur du centre. Et cela semble fonctionner : 60 % des jeunes qui sortent de ces centres ne commettent plus de délits.
Le gouvernement vient d'annoncer l'ouverture prochaine d'une vingtaine de centres supplémentaires en France.