Bas-Rhin : tout savoir sur le bamlanivimab de Lilly, médicament anti-coronavirus à base d'anticorps monoclonal

Le premier médicament contre le coronavirus (Covid-19) à base d'anticorps monoclonal a été développé par le géant pharmaceutique Lilly. Les doses sont produites sur le site de Fegersheim (Bas-Rhin). L'autorisation (temporaire) a été émise le jeudi 25 février 2021.

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L'autorisation est temporaire. Mais elle fait du médicament, créé par le géant pharmaceutique Lilly, le premier anticorps monoclonal contre le coronavirus (Covid-19) à être autorisé en France. C'est le cas depuis le jeudi 25 février 2021.

Le site de production de Lilly se trouve à Fegersheim (Bas-Rhin, voir sur la carte ci-dessous). C'est le seul endroit en Europe où Lilly produit son nouveau médicament, appelé bamlanivimab. Il serait efficace contre le variant britannique, mais pas contre les brésilien et sud-africain.
 


France 3 Alsace a contacté Lilly au sujet de cet anticorps monoclonal.
 

Qu'est-ce que c'est concrètement ?

"Il s'agit d'un anticorps monoclonal neutralisant dirigé contre la protéine S du Sars-CoV-2. Il a la capacité d'empêcher l’entrée du virus dans les cellules humaines. Le virus ne peut plus se reproduire, il est donc neutralisé."
 

Comment a-t-il été développé ?

"Cet anticorps a été trouvé à partir d’un échantillon de sang. Celui-ci a été prélevé chez un des premiers patients aux États-Unis qui s’est rétabli du Covid-19. Le médicament a été développé en collaboration avec la biotech canadienne AbCellera, qui a découvert l'anticorps."
 

Qui peut en bénéficier ?

"Pour être éligibles au traitement, les patients doivent pouvoir être traités dans un délai maximum de cinq jours après le début des symptômes. Il est indiqué pour le traitement des formes symptomatiques légères à modérées de Covid-19. Il est destiné aux adultes ayant un test virologique de détection du Sars-CoV-2 positif, et étant à risque élevé d'évolution vers une forme grave."
 

Quelles sont ces personnes à risque ?

"Il s'agit des patients âgés de plus de 80 ans. Ainsi que ceux ayant un déficit de l’immunité lié à une pathologie (maladie rénale, lupus systémique ou vascularite, fibrose pulmonaire idiopathique, pathologie rare du foie, myopathie notamment) ou à des traitements (chimiothérapie, greffe d'organe ou de cellules souches, dialyse, corticoïdes, rituximab)."
 

Quel effet la validation a eu sur votre production ?

"Le site s’est lancé dans une préparation de cette production dès le printemps 2020. La montée en puissance s’effectuera selon la demande en produits et les enregistrements de ceux-ci à l'étranger. L'équipement de production a été mis en place avant la crise, et l'équipe de production est déjà rôdée. On a fait preuve d’ingéniosité."
 

Pourquoi cette validation est temporaire ?

"En France, une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) permet l’utilisation exceptionnelle de spécialités pharmaceutiques ne bénéficiant pas d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) ni ne faisant l’objet d'essai clinique. Elle est dite de cohorte (ATUc) si elle concerne des médicaments dont l’efficacité et la sécurité d’emploi sont fortement présumées. Elle bénéficie à un groupe de patients traités et surveillés. Ils suivent des critères définis dans un protocole d’utilisation thérapeutique (PUT), avec recueil d’informations."
 

Comment se passe l'administration du médicament ?

"La dose recommandée est de 700 mg, administrée en une fois par perfusion intraveineuse. Elle doit se faire le plus rapidement possible après l’obtention d’un test virologique positif, et dans un délai maximum de cinq jours après le début des symptômes. La perfusion doit être administrée pendant une heure, sous la supervision d'un professionnel de santé qualifié dans un hôpital. Il ne s'agit donc pas d'un vaccin."


Le nombre de doses commandées par la France reste secret.
 

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