Covid : l'été ne doit pas ralentir le rythme de vaccination en Alsace

Un appel positif et pédagogique a été lancé ce vendredi 18 juin depuis le vaccinodrome d'Obernai (Bas-Rhin). Il vise à amener, dans tous les centres de vaccinations alsaciens, les populations hésitantes ou récalcitrantes à se faire vacciner contre le coronavirus (Covid-19).

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C'est un appel du 18 juin... revisité. Lancé ce vendredi depuis le centre de vaccination d'Obernai (Bas-Rhin), il invite la population à continuer à se faire vacciner. Et ce dans l'ensemble des centres de vaccinations ouverts en Alsace, chez les médecins, ou en pharmacies : les créneaux ne manquent plus.

Il s'agit d'anticiper les baisses de prise de rendez-vous pour se faire vacciner contre le coronavirus (Covid-19). Pour le moment, il n'y a pas de surplus de doses : toutes trouvent preneur ou preneuse. Les autorités veulent que ça reste le cas à l'orée de la période estivale et des départs en vacances.

France 3 Alsace a interrogé Marie Bucher, directrice générale des services municipaux d'Obernai, et Delphine Lienhardt, qui officie au vaccinodrome d'Obernai. Ce dernier fait partie de la quarantaine de grands centres de vaccination alsaciens (visibles pour rappel sur la carte ci-dessous).
 


Quel est le problème ?

"Attention, on n'en est pas au point d'avoir plein de doses sur les bras et pas assez de bras à vacciner. Nos doses partent tous les jours. Il s'agit d'encourager les gens à se vacciner... car on n'en a pas encore fini. Ce n'est pas avec 57% de la population qu'on aura un effet bouclier."


Qui est concerné ?

"Ça ne concerne pas notre centre en particulier. C'est une prise de conscience globale, le problème va se poser pour tous les centres. On en est à un point de la stratégie vaccinale où les personnes qui devaient se faire vacciner l'ont été, celles qui voulaient l'ont fait... C'est un moment crucial : on a affaire à une population plus jeune, parfois indécise ou qui ne se sent pas concernée, qui peut avoir peur. D'où notre démarche de santé publique générale."


Que voulez-vous donc faire ?

"On veut communiquer au maximum sur l'intérêt de ce vaccin, pour inciter ces personnes à venir. Nous souhaitons être acteurs de la promotion du vaccin. Il s'agit maintenant d'aller chercher le public, de convaincre les gens."
 


Comment a évolué la stratégie vaccinale ?

"La stratégie vaccinale, c'était d'abord de protéger les plus fragiles, leur éviter d'entrer en réanimation. Tous ceux qui étaient le plus à risque, on les a immunisés en premier : les personnes les plus âgées, les professionnels de santé... L'entonnoir s'est peu à peu ouvert, en fonction des âges."

"Les personnes âgées se sont mobilisées en masse. La frange de la population consciente de l'intérêt de la vaccination, pour se protéger soi-même et les autres, a fait cette démarche. Là, on constate qu'il reste principalement les plus jeunes à convaincre, les plus de 12 ans en fait."


Comment les attirer ?

"J'avais essayé de faire venir des super-héros - comme Captain America - et on aurait fait une journée spéciale enfants, mais ça ne s'est pas fait. Après, les 12-18 ans, c'est bien; mais je pense qu'il faut aussi aller chercher les indécis dans la vie active, dans toutes les tranches d'âge. Il n'y a pas forcément besoin de faire d'animations particulières : ça doit rester une démarche personnelle. Les personnes doivent être convaincues de l'intérêt : un vaccin n'est pas un produit de grande consommation, ça reste médical." 


Quel message pour convaincre cette population ?

"Depuis Pasteur et le développement de la médecine, grâce aux vaccins, on a réussi à réduire la mortalité infantile et augmenté notre survie sur Terre. En s'adaptant à notre environnement. Le fait de se faire vacciner, c'est réduire les chances de ce virus de se répliquer dans la population. Même s'il circule sans faire de dégâts, par exemple parmi les populations jeunes avec peu de chances de complications, ce virus est actif."

"Et quand un virus est actif et qu'il circule, il peut muter. Ça s'appelle les variants. Il faut éviter à ce virus la possibilité de s'améliorer en tant que prédateur. Plus il va se multiplier dans la population humaine, plus il va muter et devenir plus fort. Il faut l'éviter. Donc limiter cette circulation, c'est important. Protéger ses proches aussi, c'est important. Permettre à nouveau la libre-circulation des habitants de la Terre aussi, et avoir foi en la science..."
 


Quel est votre état d'esprit ?

"Je suis un peu embêtée par la campagne anti-vaccination actuellement, la réticence à se faire vacciner, les on-dit sur les réseaux sociaux... Qui finalement prennent le pas sur la voix de la science. Ce n'est pas normal. Aujourd'hui, si on veut pouvoir passer un été normal, sortir de cette crise, c'est bien grâce à la vaccination."


Qu'entendez-vous comme excuses ?

"Il y a ceux qui disent attendre voir ce que ça va donner. Un argument souvent entendu aussi, c'est d'attendre le prochain variant pour faire le vaccin. Ou bien dire ne pas avoir envie de faire un vaccin pour ne pas avoir de cancer dans dix ans... J'ai envie de leur dire que l'effet bénéfices/risques est valable pour tous les autres médicaments : il n'y a pas de raison d'avoir peur. Des millions et des millions de personnes se sont fait vacciner depuis un an... Et on ne peut pas attendre d'avoir dix ans de recul ici, trop de gens seraient morts, ça n'aurait pas été possible." 

"Il y a beaucoup d'informations anxiogènes qui circulent sur le vaccin, et on en est aujourd'hui à devoir prêcher la bonne parole pour faire changer les mentalités et avoir une voix plus forte que celle de l'obscurantisme. C'est là l'idée : communiquer positivement autour du vaccin pour faire changer d'avis les personnes qui doutent." 


Qu'est-ce qui vous attend avec les vacances ?

"On arrive à remplir nos plannings, on n'a pas de difficultés particulières. On anticipe plutôt une situation qu'on sent venir : on ne voudrait pas que la démarche vaccinale s'étouffe avec l'été. On veut motiver le plus de personnes à venir. Au sujet des vacances, il est possible de recevoir sa première dose avant de partir en vacances, et la seconde en rentrant. On a réduit le délai entre la première et la deuxième dose : ça permet aussi d'être tranquille pour ceux qui vont partir en vacances en août. L'idée générale, c'est d'être vacciné pour la rentrée. "
 

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