A Sélestat, les parents d'élèves, mobilisés, demandent l'annulation d'une fermeture de classe annoncée pour la rentrée scolaire 2023. Deux écoles sont concernées dont celle du Centre qui a déjà fermé deux classes ces deux dernières années.
C'est la fermeture de trop. Les parents d'élèves de l'école du Centre de Sélestat n'en veulent pas et le font savoir. Ils ont manifesté devant l'école le lundi 19 juin et comptent se mobiliser à nouveau, lundi prochain, le 26 juin. La décision prise en février dernier par le comité social d’administration spécial départemental du Bas-Rhin (CSA-SD), de fermer une classe dans cette école, ne passe pas. Si elle était validée, cela acterait une troisième fermeture en trois ans dans cette école.
"Ça commence à faire beaucoup", s'emporte Virginie Clouteau, représentante des parents d'élèves à la PEEP (Parents d'élèves de l'éducation publique). La dernière réunion de la commission de la carte scolaire, qui s'est tenue il y a quelques jours, n'a pas donné de suite favorable à la demande d'annulation de la fermeture. Les arguments, pourtant, ne manqueraient pas. Selon elle, "cette fermeture entraînerait des classes surchargées, sachant que les classes de CP et CE1 ne doivent pas dépasser 24 élèves".
Une fermeture non justifiée
Pour le maire de Sélestat, Marcel Bauer, cette fermeture de classe ne se justifie plus. "Le directeur académique a pris sa décision en février au vu des chiffres du printemps. Entretemps, il y a eu des évolutions, il va prendre contact avec moi pour en discuter". L'effectif total pour la rentrée est en effet passé à 188, supérieur au seuil de fermeture fixé à 182. "J’ose espérer qu’avec les nouvelles inscriptions la réaction de l’Education nationale sera de maintenir la classe à l’école du Centre parce que ici on a un effectif de plus 6 par rapport au seuil inférieur".
L'espoir est donc encore permis. D'autant que, pour une raison que ne s'explique pas le maire, les 14 élèves scolarisés en Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) ne sont pas comptés dans les effectifs qui déterminent l'ouverture et la fermeture des classes. Un argument de plus pour les partisans de l'annulation de la fermeture.
Cette mesure de fermeture, si elle n'était pas annulée, constituerait une profonde injustice.
Jonathan Welschinger, délégué syndical au Snuipp-FSU67
Enfin, pour enfoncer le clou, Jonathan Welschinger, délégué syndical au Snuipp-FSU67, fait remarquer que l'IPS (indice de position sociale) est de 91,4 à l'école du Centre. "C'est relativement bas, cela correspond à un milieu en difficulté". Un chiffre bien inférieur à la moyenne française (102,8), proche des écoles classées en réseau d'éducation prioritaire. "Cette mesure de fermeture, si elle n'était pas annulée, constituerait une profonde injustice", déplore le délégué syndical.
Le conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN), instance composée de représentants des collectivités locales, des personnels des établissements d’enseignements et des usagers, pourrait trancher lors de sa prochaine réunion le 29 juin. Si aucune décision n'est prise, il y aurait encore une possibilité d'ajustements à la rentrée, après vérification dans les classes du nombre exact d’élèves effectivement présents.
En attendant, une nouvelle action est prévue par les parents d'élèves devant l'école du Centre de Sélestat, le lundi 26 juin à partir de 7h50, avant les cours.