Sur un circuit d’un peu plus de deux kilomètres, à Plaine (Bas-Rhin), les membres de l’association Le tortillard font rouler des trains à vapeur qu'ils ont construits eux-mêmes à petite échelle. A l’occasion de portes ouvertes, organisée pendant la période estivale, le convoi embarque des passagers. Un voyage qui enchante petits et grands.
Le convoi est prêt à partir. Le petit train siffle deux fois. À bord du tortillard, le paysage défile à une vitesse de croisière de 7 km/h. Le temps pour la dizaine de passagers embarqués de bien profiter des deux kilomètres et quelques du circuit, traversant vallons et forêt à Plaine, dans le Bas-Rhin. Le conducteur, lui, sécurité oblige, reste concentré aux commandes de sa machine.
L’un d’eux, à l’origine du projet il y a 27 ans et président de l’association Le tortillard, a vu progressivement l’aventure prendre de l'ampleur. "C’est moi qui ai commencé en 1996. Au début c’était un tout petit circuit, un petit ovale de 200 mètres et puis ça s’est agrandi. Maintenant on est un des plus grands réseaux en Europe et un des plus renommés en France", confie à notre équipe Nicolas Moser.
Les locomotives du petit train fonctionnent au charbon, comme leurs grandes sœurs. Et pour avancer, là aussi il faut produire de la vapeur. Ce qui nécessite, pour une vingtaine de minutes de trajet, dix litres d'eau et un kilo de charbon. Sans oublier un peu d'huile dans les rouages. Certaines reproduisent à l’identique des machines d'une époque révolue, d’autres sont d’inspiration libre. "Celle-ci est la reproduction d’une machine ancienne mais qui roule encore sur le réseau suisse", explique Michel Gagnière, un des mordus du tortillard.
Quand je conduis, je me sens comme si j’avais 10 ou 12 ans, c’est fantastique.
Marcel Schultz, membre de l'association Le tortillard
L’amour du travail bien fait et de la belle mécanique, une âme d’enfant conservée intacte, voilà les ingrédients qui soudent et motivent les membres de l’association. L’un d’eux, Marcel Schultz, a déjà construit une quinzaine de locomotives. Sa petite dernière, lui a demandé un an et demi de travail. "Je l’ai nommée Clochette, car elle est inspirée du modèle Tinker Bell", avoue-t-il entre deux rires. Une petite fantaisie et surtout un gros joujou qui lui fournit le plus grand des bonheurs quand il la conduit, "là, je retombe en enfance. Je me sens comme si j’avais 10 ou 12 ans, c’est fantastique".
Les passagers, eux, sont ravis de leur voyage et de l’aveu de certains, "c'est même mieux qu’un train à taille normale". Comme cette fillette, prête à refaire un tour, parce que, dit-elle "ils vont trop vite les grands trains". Un bon prétexte pour le papa d’en profiter aussi, par la même occasion. Pour cette jeune voyageuse, "On retourne à l’ancienne époque", et ça, c’est bien car, dit-elle, "j’aurais pu connaître mes arrières-grands-parents". Eh oui, le petit train à vapeur cela peut aussi être un voyage dans le temps.
Voyage qui ne dure qu'une vingtaine de minutes mais pour les passagers il restera gravé dans les mémoires pour longtemps. Si le cœur vous en dit, l'association organise régulièrement des portes ouvertes pendant la période estivale. Les prochaines sont prévues les 19/20 août et les 9/10 septembre.