La décision avait été difficile à prendre, mais elle a porté ses fruits : la fermeture pour 3 mois du centre aquatique de la vallée de la Bruche a permis 75% d'économies de gaz, d'électricité et d'eau.
Le directeur du centre aquatique de la vallée de la Bruche, à La Broque (Bas-Rhin), le reconnaît : lorsque les élus de la communauté de communes ont décidé de fermer l'équipement pour trois mois, dans un souci de sobriété énergétique, il n'était pas ravi. 12 salariés momentanément sur le carreau - cinq ont pu travailler dans d'autres piscines du secteur, sept ont subi une période d'activité partielle -, une clientèle déçue d'être privée de ses loisirs aquatiques... Il a fallu gérer cette situation inhabituelle.
Mais au final : "La décision a porté ses fruits au-delà des attentes, annonce Aurélien Michel. Nous espérions 60% d'économies sur les factures énergétiques, nous sommes finalement à 75% de moins qu'à la période équivalente il y a un an, avec un équipement en fonctionnement normal."
Dans le détail, la collectivité aura économisé 87% sur sa facture d'électricité, 39% sur l'eau (alors que le bassin principal a été vidangé et donc rempli à nouveau) et même 97% sur le gaz. Alors, au moment de la réouverture le 1e avril, c'est forcément la satisfaction qui l'emporte. "Les habitués étaient ravis de revenir. Cette piscine est très importante dans ce secteur, car la plus proche, à Villé ou Mutzig, est à 30 ou 35 minutes de route.
Mais nous avions bien pu anticiper cette fermeture, pour leur expliquer les impératifs économiques qui ont guidé cette décision. Ils nous ont suivis pendant ces trois mois sur les réseaux sociaux, nous sommes restés en contact, et ils se sont montrés plutôt compréhensifs. "
D'autant que dès la rentrée 2022, bien en amont de cette fermeture hivernale, la sobriété énergétique était déjà au cœur des réflexions, et de premières décisions. "Nous avions déjà baissé d'un degré la température de l'eau, explique le directeur. Et étudié la fréquentation pour mieux adapter nos horaires : inutile d'ouvrir toute la piscine sur les périodes où il n'y a personne ou presque !"
De nouvelles pistes ont depuis été explorées, et la fermeture a permis de réaliser quelques petits travaux pour accentuer la démarche d'économies d'énergie. "Le bâtiment en lui-même a été conçu dans un souci de sobriété, il date de 2020, il est donc neuf et bénéficie de matériaux et d'une conception écologique et économique.
Bientôt une chaudière biomasse ?
Mais nous l'avons amélioré, par exemple en changeant la programmation des pompes de traitement de l'eau : il y a désormais un mode "occupation" et un mode "inoccupation", pour qu'elles ne fonctionnent que pendant l'ouverture des bassins. "
De la même manière, la mise en action des jets et animations du petit bassin, des toboggans, a été optimisée pour pouvoir couper l'eau lorsqu'il n'y a personne. Les éclairages ont été automatisés par secteur, le remplissage des quatre pédiluves individualisés.
Autant d'améliorations dont il faudra tirer le bilan dans quelques mois, le temps également d'avancer sur le projet d'installation d'une chaudière biomasse, dont l'étude de faisabilité a été réalisée en ce début d'année. La piscine a ce 1er avril bien retrouvé un fonctionnement normal, mais avec des petits changements que le public ne verra sans doute pas et qui feront peut-être la différence sur les factures.