La petite pépite de la boxe strasbourgeoise Aya Bozarhoun n'en finit pas de griller les étapes : en cette fin octobre 2022, à Rome, elle a décroché deux ceintures mondiales en boxe thaï et K1. A seulement 11 ans.
Lorsque nous parvenons à les joindre par téléphone, Aya Bozarhoun, son papa Omar et toute l'équipe du Strasbourg Thaï Boxing, emmenée par le coach Antonio Delfim, quittent tout juste leur l'avion en provenance de Rome. Mais ils ne sont pas encore redescendus de leur nuage. Car dans la capitale italienne, les 6 boxeurs de la délégation strasbourgeoise ont raflé 8 titres.
Aya "la Louve", comme elle se nomme sur les réseaux sociaux où la jeune espoir de la boxe pieds et poings attire déjà les regards (14.300 followers sur son compte instagram par exemple), en ramène deux, pour ses premiers championnats du monde. Nous l'avions rencontrée en mai dernier, alors qu'elle venait tout juste de devenir championne de France.
Mais la jeune boxeuse, qui fêtera ses 12 ans le 25 novembre, est pressée. Samedi 22 octobre, la jeune boxeuse s'est défait de ses deux adversaires pour remporter le titre mondial en K1. Le lendemain, elle enlevait la couronne dans l'autre art martial dont elle s'est fait une spécialité, le muay-thaï, là aussi bien au-dessus de la concurrence dans sa catégorie d'âge, malgré son petit gabarit.
"Un peu fatiguée", avoue son papa, "mais fière d'elle". Comme tous ceux qui la suivent et la soutiennent. Omar Bozarhoun le premier, qui l'a accompagnée en Italie. Lui-même a boxé d e nombreuses années, et prend maintenant grand plaisir à voir sa fille prendre le relais sur le ring. "Je ne pouvais pas la laisser aller toute seule quand même! Même si son coach aurait assuré, bien sûr..." Assister aux premiers sacres mondiaux de sa fille, déjà quadruple championne de France et championne d'Allemagne, ça ne se rate pas.
Cap sur les ceintures européennes
Père et fille ont même pris le temps de visiter le Colisée et de passer voir la fontaine de Trévi, pour leur premier séjour à Rome. Un peu de tourisme entre deux combats, "pour joindre l'utilise à l'agréable".
Mais la jeune fille, 35 kilos toute mouillée, souvent bien plus légère que ses adversaires, ne perd jamais de vue son objectif, la victoire. Avec la hargne et la détermination qui font déjà sa signature. "Il faut toujours la canaliser un peu, sourit son père. Chez les enfants, la plupart des juges font attention, il faut retenir ses coups sous peine d'être pénalisée... Elle a toujours tellement d'envie et d'énergie..."
Une énergie que la jeune collégienne, scolarisée en classe de 5e au collège Solignac de Strasbourg, pourra mettre à nouveau sur le ring dans trois semaines : elle partira, en Allemagne, en quête d'un premier titre européen.
D'ici là, "repos", dit le papa. Même si l'impétueuse boxeuse trouvera forcément très vite un moyen de reprendre le chemin de l'entraînement pour assouvir sa soif de combats.