Le tribunal correctionnel de Strasbourg (Bas-Rhin) a condamné Corinne M. à 12 mois de prison avec sursis. L'ex-opératrice du Samu comparaissait ce jeudi 4 juillet pour "non assistance à personne en danger". Elle n'avait pas pris au sérieux l'appel de détresse de Naomi Musenga le 29 décembre 2017, qui était décédée quelques heures plus tard.
Un an de prison avec sursis. C'est la décision prononcée contre Corinne M. pour "non assistance à personne en danger" par le tribunal correctionnel de Strasbourg (Bas-Rhin), ce jeudi 4 juillet 2024. Il est reproché à cette ancienne opératrice du Samu de ne pas avoir pris au sérieux l'appel de Naomi Musenga le 29 décembre 2017. Cette mère de 22 ans est morte quelques heures plus tard. La décision du tribunal va au-delà des réquisitions du Parquet qui demandait dix mois de prison avec sursis.
Corinne M., âgée aujourd'hui de 60 ans, est la seule personne à comparaître dans cette affaire. Durant ce procès, elle reconnait son "attitude inqualifiable", présente ses excuses à la famille de Naomi Musenga. Mais elle renvoie toujours son comportement au stress occasionné par son travail et le manque de personnel à la régulation du Samu.
"Rien ne peut excuser une telle attitude, répond l'avocat de la famille Musenga, Me Jean-Christophe Coubris. Mais nous avons un début de reconnaissance de faute qui s'exprime avec un certain soulagement." "Je n'avais plus rien à faire dans ce métier", explique Corinne M. à la barre, qui concède en être arrivé à détester la régulation.
Pour le tribunal, l'opératrice du Samu n'a donc pas, ce vendredi 29 décembre 2017, fait correctement son travail. Elle n'a pas posé les questions qui auraient pu permettre de déterminer l'état de santé exact de Naomi Musenga. Elle a tout de suite considéré que ce cas était sans gravité. "Pour moi, c'était une gastro[-entérite], je n'ai pas cherché plus loin", admet la prévenue.
L'opératrice avait bénéficié, à l'issue de l'information judiciaire, d'un non-lieu pour les charges d'homicide involontaire. Naomi Musenga est décédée après avoir été prise en charge avec "un retard global de près de 2h20", selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).