L'ancienne opératrice avait été condamnée à douze mois de prison avec sursis le 4 juillet par le tribunal correctionnel de Strasbourg pour non-assistance à personne en danger. Elle disposait de dix jours pour faire appel de cette décision.
La décision de justice est désormais définitive. Corinne M., âgée aujourd'hui de 60 ans, a fait savoir qu'elle ne fera pas appel des condamnations prononcées à son encontre. La "décision est accueillie avec un grand soulagement par les proches de la victime", souligne dans un communiqué l'avocat de la famille Musenga, Maître Coubris, ajoutant que cette "décision permet aujourd’hui à la famille de Naomi de poursuivre leur deuil de façon apaisée". Le 4 juillet, la justice avait également condamné madame M. à verser 15 000 euros à la famille de Naomi Musenga.
Devant le tribunal, la prévenue, qui avait huit années d'expérience à son poste au moment des faits en 2017, avait regretté son attitude négligente et s'était excusée auprès de la famille de Noémi. Si l'avocate de Corinne M. avait plaidé la relaxe, la procureure avait, elle, demandé une peine de dix mois de prison avec sursis. En condamnant l'opératrice à douze mois de prison avec sursis, le tribunal était donc allé au-delà des réquisitions.
L'hôpital également poursuivi
L'affaire n'est pas terminée pour autant. Bientôt sept ans après la mort de Naomi, Maître Coubris saisira à la rentrée le tribunal administratif de Strasbourg. Il entend désormais poursuivre les Hôpitaux universitaires de Strasbourg en tant qu'employeur de l'opératrice du Samu.
Naomi Musenga avait 22 ans le 29 décembre 2017 lorsqu'elle avait appelé le Samu suite à de violentes douleurs au niveau du ventre. À l'autre bout du fil, l'opératrice, Corinne M., chargée d'évaluer son état de santé et de l'orienter vers un service compétent, n'avait pas pris son appel au sérieux. La jeune Naomi est décédée quelques heures plus tard.