La plume acérée, les anti-GCO ont adressé, le 12 octobre, une lettre à Emmanuel Macron dans laquelle ils renouvellent leur demande d’un moratoire, tout en réaffirmant leur détermination à s’opposer au projet.
Le collectif GCO Non Merci ne désarme pas. Alors que le 8 octobre dernier le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a rendu un rapport alarmant sur les conséquences à prévoir si la lutte contre le réchauffement climatique ne s’intensifiait pas – plus qu’un rapport, un appel urgent lancé aux dirigeants des États - les opposants au grand contournement ouest de Strasbourg ont souhaiter, quelques jours plus tard, interpeller le gouvernement sur l’impact d’un projet qu’ils jugent « climaticide ».
« Au moment où le GIEC appelle à des « transformations sans précédent » pour limiter le réchauffement climatique, que dans son nouveau rapport, il souligne à plusieurs reprises la nécessité de réduire drastiquement la demande en énergie des bâtiments, de l’industrie et des transports, est-il encore pensable de poursuivre la construction d’une infrastructure relevant d’une conception des déplacements routiers datant du siècle dernier ? » écrivent-ils, dans une lettre adressée à l'Elysée le 12 octobre.
#Blabla #Macron Quelle violence institutionnelle de voir ces propos alors que dans le même temps, rien n'est fait sur le terrain pour lutter contre le réchauffement climatique. Stopper le #GCO serait la preuve du contraire. #GIEC #OnePlanetSummit vraiment ? https://t.co/tFRn0Bpeo4
— GCO NON MERCI (@gcononmerci) 11 octobre 2018
Les signataires y renouvellent également leur demande de moratoire et demande la mise en place d’une commission de médiation permettant une remise à plat du dossier. « L’absolue urgence climatique justifie cette demande de moratoire car le projet de GCO va absolument à contre sens par rapport aux transformations radicales demandées par les scientifiques. »
Lettre du Collectif GCO Non Merci Strasbourg au Président de la République by France3 Alsace on Scribd
Pour enfoncer le clou, l’Etat est renvoyé à ses engagements dans le cadre de la COP 21 (Accord de Paris), notamment à favoriser le transit routier de poids lourds à travers l’Europe et à sa responsabilité vis-à-vis des enjeux environnementaux et de santé publique. « En conséquence, les enjeux évoqués voudraient que le choix soit celui de l’examen sérieux et approfondi de l’ensemble de ceux-ci, l’emportant au nom de l’intérêt public face à d’éventuelles pénalités financières en cas de rupture de contrats. »
En guise de conclusion, le collectif rappelle que « l’opposition au projet reste toujours aussi active et les opposants toujours mobilisés ». Des opposants qui pourraient entamer une grève de la faim dès le 22 octobre prochain si aucune réponse satisfaisante ne leur est adressée. Un mode d’action « radical » reconnaissent-ils, mais « non violent ». Une sorte de réponse, au passage, à la lettre ouverte de Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes, dans laquelle ce dernier dénonçait, il y a une semaine, "la rhétorique des opposants au projet" qui, selon lui, "emprunte à la violence terroriste et à l’appel au meurtre".