L’opposition au grand contournement ouest (GCO) s'est réunie ce jeudi 5 juillet à l’opéra de Strasbourg. Des opposants parmi lesquels Martine Wonner, députée La République en marche du Bas-Rhin.
Réunie à l’opéra de Strasbourg ce jeudi 5 juillet, les opposantes et opposants au projet de contournement ouest de Strasbourg (GCO) ont souhaité, une semaine après un nouvel avis défavorable pointer les "travers" du projet défendu par le gouvernement. La société Vinci, qui doit construire l'autoroute, a d’ailleurs été accusée d’avoir rendu un rapport sur son projet aussi complexe que possible (5.000 pages, ce qui est plus long que toute la saga Harry Potter) afin de rendre plus difficile le travail de la commission chargée de l’examiner. L’opposition a, elle, proposé un autre modèle.
Réduire la pollution
Au sein du collectif "GCO, non merci", la députée du Bas-Rhin Martine Wonner (La République en Marche) en compagnie des responsables du collectif. La quatrième circonscription, dont Martine Wonner est l’élue (elle vit à Truchtersheim), est directement impactée par le GCO. D’abord réservée, elle a tenté de jouer le rôle de médiatrice. Avant de basculer dans l’opposition au projet: "c’est pas en rajoutant une autoroute qu’on va améliorer l’avenir de nos enfants." Elle évoque également l’"énième avis défavorable" au projet que constitue le résultat de la dernière enquête d’opinion au sujet des menaces pesant sur l’eau et les espèces protégées.Un projet qui pourrait affecter la santé des Strasbourgeoises et Strasbourgeois pour la députée (également médecin), et accroître les risques d’arrêts vasculaires cérébraux (AVC). Or, construire ce GCO empirerait la situation, les vents risquant de rabattre les gaz émis par les véhicules vers Strasbourg. Les mêmes arguments évoqués par 70 médecins strasbourgeois dans une tribune au Monde, envoyée à Emmanuel Macron. Dans les deux cas, médecins et anti-GCO souhaitent réduire cette pollution en privilégiant le financement des transports en commun, en imposant des limitations au diesel, etc. Le GCO n’aurait alors plus de raison d’être. L’un des médecins signataires, Didier Mirabel, fait d’ailleurs partie du collectif anti-GCO, mais c’est loin d’être le cas de tous ses collègues.
Pour une écotaxe
Ces propositions ont été réunies dans le fascicule ci-dessous. Par exemple, la mise en place d’une écotaxe pourrait être une possibilité pertinente. Outre lutter contre la pollution, ces propositions visent également à sanctuariser l’habitat du grand hamster d’Alsace, menacé par le tracé de Vinci, mais aussi sauvegarder de précieuses terres agricoles. À ce sujet, Nicolas Hulot, le ministre de l’Écologie, a été sollicité par Martine Wonner. Elle s’étonnait qu’il ne semble pas avoir lu la dernière enquête d’opinion sur le GCO: il devrait revenir vers elle dans les plus brefs délais après en avoir pris connaissance. De plus, l’opposition est suspendue au rendu de l’avis d’un dernier organe consultatif, mi-juillet. Si son avis est également négatif, mais que Vinci maintient son projet, l’opposition a prévenu: elle en "tirera les conséquences".