À 18 ans, le Strasbourgeois Florian Pasquier-Samy est monté sur le podium des Olympiades internationales de géographie en Indonésie le 14 août 2023. Celui qui vient d'obtenir son baccalauréat au lycée Kléber veut malgré tout poursuivre des études scientifiques.
Florian Pasquier-Samy, 18 ans, a passé son début du mois d'août 2023 à Bandung, en Indonésie. Il était à l'autre bout du monde pour passer des vacances très studieuses, lui qui a participé aux Olympiades internationales de géographie. Et est revenu en France avec la médaille de bronze.
Si vous pensez être doué en géographie parce que vous connaissez tous les pays d'Afrique et leurs capitales et que vous savez reconnaître les drapeaux des îles des Caraïbes, bravo. Mais il en faut plus pour prétendre à une médaille internationale.
Florian Pasquier-Samy peut vous en dire deux mots, lui qui revient d'une semaine de compétition en Indonésie entre le 8 et le 14 août avec trois autres Français champions de géographie. "Nous avons été sélectionnés après une épreuve nationale à Dunkerque en octobre 2022", explique le jeune homme. "Après un tour de la ville, on devait rédiger une composition pour rendre compte de nos observations : expliquer en quoi l'histoire de Dunkerque est liée à la mer du Nord, déterminer les quartiers attractifs, proposer un aménagement qui pourrait dynamiser une zone en déclin..."
Je ne voulais pas rentrer les mains vides.
Florian Pasquier-Samy
Après ses très bons résultats, l'Alsacien s'est préparé pendant plusieurs mois à la prochaine étape : les Olympiades internationales, ouvertes aux jeunes de 16 à 19 ans. Après deux éditions en ligne en raison du Covid, elles se sont de nouveau déroulées dans ses conditions habituelles. "Quand on a appris que Florian était sélectionné pour l'Indonésie, on est resté sans bouger. Mais il était motivé et partant, alors il fallait aller jusqu'au bout", se souvient sa mère Premila Pasquier.
Encadré par des enseignants chercheurs en géographie, le futur étudiant est parti à Bandung avec un seul objectif en tête. "Faire partie des quatre qui représentent la France, j'en étais très heureux. Mais il fallait performer. Je ne voulais pas rentrer les mains vides."
Pas peur de l'anglais
Au menu, trois épreuves, toutes en anglais. "Pour les candidats dont ce n'est pas la langue maternelle, ça peut être un obstacle. Mais j'ai pu répondre à toutes les questions et je me suis servi à deux reprises d'un dictionnaire français-anglais", témoigne Florian.
Pas de quoi le décourager pour autant. Il réussit un premier test de connaissances dans lequel on lui demande les causes d'un éboulement de terrain ou encore des interprétations de graphiques. La deuxième épreuve, de terrain, ressemble à celle faite à Dunkerque quelque mois plus tôt.
La médaille à la clef
Sauf qu'on se trouve à plus de 11.000 kilomètres de là, sur l'île de Java. "Nous avons passé cinq heures dans un parc de Bandung. Il fallait proposer un projet comme le ferait un maire, qui devait conjuguer le développement du tourisme et la préservation de l'environnement", se souvient le bachelier. Un dernier QCM pour finir et les examinateurs ont mis deux jours à corriger les travaux des 177 candidats.
Le lundi 14 août, c'est enfin le moment tant attendu. À Strasbourg, la mère de Florian a les yeux rivés sur son écran, elle qui suit la cérémonie en direct. "Je me dis à ce moment que même si son nom n'est pas cité, c'est déjà super d'en être arrivé là. Puis j'ai entendu 'France' et 'Florian' ! Et là, je l'ai vu apparaître à l'écran. C'était un grand moment d'émotion familiale, on a applaudi de loin."
Et de poursuivre : "On a toujours connu la géographie sur du papier à l'école, mais ça peut vous emmener loin, jusqu'au bout du monde même. La preuve ! En tout cas, je suis très fière de lui. Il a obtenu quelque chose qu'il s'est procuré par ses propres moyens. Mon rôle, ça a toujours été de l'encourager."
Si par la suite, s'il y a une possibilité d'inclure de la géo dans mon métier, ça serait avec plaisir !
Florian Pasquier-Samy
"Quand j'ai entendu mon nom, j'ai eu un double sentiment. D'un côté, j'étais content de ramener une médaille, mais je savais qu'elle ne pourrait pas être d'argent ou d'or", avoue le compétiteur du lycée Kléber qui ne compte pourtant pas poursuivre ses études dans la géographie, qu'il considère plutôt comme un loisir.
"J'ai toujours été plutôt attiré par les sciences. Mais si par la suite, s'il y a une possibilité d'inclure de la géo dans mon métier, ça serait avec plaisir ! Je pense par exemple à la recherche dans les énergies", se projette Florian, qui sera en septembre sur les bancs du lycée parisien Louis le Grand pour commencer une classe préparatoire ingénieur.